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jacky joannès

  • La part des anches

    Jacky Joannès et moi-même étions récemment invités dans l'émission Jazz Time de notre ami Gérard Jacquemin sur Radio Déclic.

    Voici, dans son intégralité, cet entretien dans lequel nous expliquons la naissance et la conception de notre exposition commune La Part des Anches, ses 50 portraits et les extraits du roman que j'ai écrit à cette occasion. Celle-ci se tient à la médiatèque Gérard Thirion de Laxou, en association avec Nancy Jazz Pulsations.

    Voici par ailleurs un extrait vidéo de cet entretien.

    Enfin, cerise sur le gâteau, La part des anches, c'est aussi un livre réplication de l'exposition avec par ailleurs le texte intégral de mon roman. Ce que nous expliquons d'ailleurs dans l'entretien avec Gérard Jacquemin. Vous pouvez le commander ICI.

  • Portraits de femmes en musique...

    Cette fois, c’est la dernière ligne droite pour ce qui concerne ma contribution à l’exposition Ladies First, cette réalisation qui va m’associer à mon complice Jacky Joannès, selon un principe identique à celui qui avait présidé à la création de notre précédente collaboration en 2010, Portraits Croisés : à lui la photographie, à moi les textes. Une histoire de signe et d’image, en quelque sorte. L’œil et la main...

    Les portraits sont choisis, leur liste est définitive (à ce niveau, je suis très peu intervenu, c’est bien normal, Jacky étant le maître à bord de son navire aux archives argentiques ou numériques) : au total, 53 musiciennes et 70 photographies, en couleur ou en noir et blanc, dont les plus anciennes remontent à 1973, date de la première édition de Nancy Jazz Pulsations, et les plus récentes à 2012. Ce sera notre manière de saluer les 40 ans du Festival (qui se déroulera du 9 au 19 octobre prochains) et de rendre hommage à son fondateur, Xavier Brocker, disparu au mois de septembre dernier et à qui Ladies First est dédié.

    Ladies_First.jpg

    Lorsque j’ai lancé l’idée de cette exposition, je ne savais rien de la forme que prendrait mon travail d’écriture, c’était un nouveau défi, une autre page blanche à noircir mais de quelle manière ? Comme en 2010, écrire un court texte associé à chaque photographie ? Imaginer un accompagnement des portraits sous la forme d’une suggestion musicale ? J’ai cherché un bon bout de temps avant de penser à la rédaction d’une fiction, après avoir pratiqué un remue-méninges constant durant plusieurs semaines. Une nouvelle ! Et pourquoi pas ? Raconter quelque chose... Le plus difficile restait alors à faire : trouver une histoire en relation avec la musique, dont le sujet puisse entrer en résonnance avec le sujet choisi (des portraits de femmes en musique), la glisser si possible, même de façon indirecte, dans le contexte de Nancy Jazz Pulsations 2013... De fil en aiguille, les principaux personnages sont apparus, ils ont commencé à prendre vie, à se parler, à bâtir des projets en commun, comme si je n’étais pas là (je vous jure que c’est vrai, ces bestioles finissent par vous échapper...). C’est là que Xavier Brocker est venu s’imposer dans un rôle clé, le sien, détourné par quelques facéties de mon cru. Phénomène étrange par lequel ce qu’on croit inventer n’est en fait qu’une image floue dont on essaie de deviner les contours avant qu’ils ne se précisent, jour après jour. Et je ne peux m’empêcher de faire un parallèle entre ce travail de mise au point avec celui de Jacky lorsqu’il prend une photographie. Chacun de nous deux voit une expression ou imagine une histoire, cherche à lui donner vie par l’instantané ou au détour d’une phrase.

    Je dois écrire des choses qui sont certainement des banalités pour tous ceux qui ont l’habitude d’écrire... On y reviendra plus tard, peut-être !

    Le plan de cette nouvelle est défini, voici maintenant venu le temps de laisser la plume (toute virtuelle puisqu’elle prend la forme d’un clavier ou d’un écran tactile selon mon humeur) filer sous mes doigts et par là de raconter une histoire dont je ne révélerai pas le déroulement ici même si je peux en dire quelques mots : Ladies First (ce texte portera le même nom que l’exposition, pour une raison que je ne dévoilerai pas) évoquera une chanteuse dont le retour à la musique, après de longues années d’errance, sera rendu possible par le soutien d’un ancien fan persuadé que cette artiste doit surmonter les difficultés qui l’ont éloignée de la musique pour s’épanouir à nouveau. Tous les personnages de cette histoire sont fictifs, sauf Xavier Brocker, bien sûr, qui évoluera tel qu’il était dans la réalité, même si – et c’est là mon privilège – je lui confierai une mission qui est une sorte de petit nuage taquin dans le ciel de mon imagination.

    Cette idée de le faire « revivre » ainsi m’est venue dans les conditions que j’ai expliquées un peu plus haut, mais j’ai tout de même éprouvé le besoin de recueillir le sentiment de sa veuve et surtout, si possible, son approbation. Je n’aurais pas voulu qu’elle découvre cette utilisation de son mari défunt au dernier moment. En lui présentant ce projet et la démarche de l’exposition (regarder les photos, lire une histoire, séparément ou au contraire dans un jeu d’alternance en déambulant d’un portrait à l’autre, chacun de ceux-ci étant illustré par une portion du texte qu’on suit de photographie en photographie), elle a eu cette remarque que je vais utiliser comme un point d’appui stimulant : « Xavier mérite bien qu’on ne l’oublie pas et que des amis lui rendent hommage de façon créative ».

    Par conséquent, ce sont deux étapes qui m’attendent désormais : d’abord mettre noir sur blanc une première version du texte, la plus naturelle possible (travail des trois semaines à venir) ; ensuite la retravailler pour essayer de la sculpter au plus près d’un rythme imaginaire, celui qui accompagne mon quotidien depuis des décennies, à la façon d’un petit moteur intérieur (une seconde phase qui sera terminée à la mi-septembre).

    Essayer d’éliminer le gras, muscler les phrases sans les boursoufler, impulser une part de nervosité qui sera rendue nécessaire par la lecture fractionnée dans la salle d’exposition.

    Et maintenant... le trac ! La peur de ne pas être à la hauteur, d’aligner des banalités, d’exposer une histoire qui n’intéressera personne.

    Alea jacta est !

  • Musique Action

    Retour en images – ou plutôt en photographies – sur la dernière édition du Festival Musique Action qui s’est tenu au mois de mai, du côté de Vandœuvre-lès-Nancy. Mon emploi du temps étant difficilement compatible avec une présence assidue lors de cet événement pas comme les autres, je n’ai pu être là qu’un seul soir, mais c’est l’ami Jacky Joannès qui s’y est collé. Et il a très bien fait ! Toujours bien placé, il nous livre une série de beaux instantanés dont il a le secret. Merci à lui, donc, en attendant notre deuxième exposition commune, qui se tiendra à l’automne 2013. 

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    Voir le reportage photo complet sur Citizen Jazz...

  • Pulsations visuelles

    Nancy Jazz Pulsations, Jacky Joannès, citizen jazzPour une fois, laissons nos yeux et rien qu'eux partir en promenade rétrospective du côté des scènes automnales de l'édition 2011 de Nancy Jazz Pulsations. L'ami Jacky Joannès a faufilé ses objectifs au plus près de la musique vivante pour nous proposer une petite sélection sous la forme d'une diaporama d'une bonne quarantaine de photographies. Citizen Jazz lui a bien volontiers ouvert ses portes, et c'est un ravissement, même si l'on ne connaît pas sur le bout des doigts la biographie de chacun des artistes qui sont mis en scène. Il suffit de regarder et d'imaginer... ou de se souvenir !

    Voir les photographies sur Citizen Jazz...

  • Eclipse

    Pour une fois, je n’abuserai ni des mots, ni même de ce travers dont je me régale : la confection de phrases interminables. Je veux simplement partager avec vous une photographie que je trouve magnifique.

    Mon ami Jacky Joannès, en grand chasseur de portraits de musiciens, était l’autre jour au pied de la scène du Chapiteau de la Pépinière, pendant un concert que le saxophoniste Charles Lloyd donnait dans le cadre du festival Nancy Jazz Pulsations.

    Et soudain, il a vu ça…

    Charles-Lloyd.jpg

    Ah qu'il est beau cet instant fugace durant lequel la silhouette du musicien s’est dessinée, juste par un effet d’éclipse d’un projecteur. C’est admirable. Je ne saurai jamais assez remercier l'ami Jacky pour la joie que peuvent procurer tous ses coups d’œil. Quand un regard plein de lumière nous offre de tels petits miracles visuels, on s’incline et on savoure…

  • Portrait final

    Considérons les jours à venir comme une ligne droite. La dernière, avant l'arrivée... Parce qu'il ne me reste plus à produire qu'un ultime effort, peut-être pas le plus exaltant dans sa réalisation mais ô combien stimulant néanmoins en ceci qu'il correspond à la phase où les pièces du puzzle s'assemblent... celui du retroussage de manches final : retouche et réglage des photographies, mise en page des fonds de pages et des textes, recherche des liens externes et sélection subjective de disques (mes recommandations en quelque sorte), exportation du travail au format PDF, élaboration des signets de navigation, sans oublier - comment faire autrement ? - un minimum de comptabilité pour obtenir, au final, le livret numérique (le digital booklet, comme disent les anglophones) de « Portraits Croisés », cette exposition réalisée en partenariat amical avec le pote Jacky Joannès au mois d'octobre dernier.

    Je peux même vous montrer ici (mais de loin, hein ?) à quoi la chose ressemblera lorsque vous regarderez la double page consacrée à un artiste.

    Voilà, ça ne devrait pas être éloigné de l'image ci-dessous mais... en bien plus grand, en bien plus net, avec ici ou là la possibilité de cliquouiller de la souris pour aller voir un peu plus loin.

    portraits_croises.jpg

    Au final, plus de 100 pages et un service de livraison d'un CD déposé dans votre boîte aux lettres... à condition bien sûr, que ces doubles regards retiennent votre attention.

    Et je serai heureux, pour finir, de vous en proposer un exemplaire personnalisé.

    Allez, je retourne à mes travaux !

  • Demain

    Il est possible que la période estivale – bientôt les vacances, allez savoir pourquoi j'y pense des mois à l'avance et qu'une fois venues elles me mettent dans un étrange état d'inquiétude – favorise le relâchement, relatif toutefois, de ce blog. Non par une volonté d'inactivité de ma part, mais plutôt parce qu'il m'est impossible d'être ici et là en même temps.

    N'étant finalement qu'un bipède humanoïde banal, je me sens partagé entre le désir ludique d'alimenter régulièrement ces pages et la nécessité joyeuse de mener à bien un objectif que je me suis assigné depuis quelques mois : finir d'écrire, puis peaufiner durant l'été la bonne cinquantaine de mini portraits que je dois rédiger pour l'exposition « Portraits Croisés » qui m'associe à mon pote photographe Jacky Joannès. Pour chacun des instantanés – toujours très beaux, mon complice ayant conservé par delà les années un regard d'enfant en perpétuel état d'émerveillement face aux artistes – quelques lignes qui raconteront une petite histoire. J'espère réussir dans cette entreprise et contribuer à donner un peu de bonheur à celles et ceux qui viendront voir notre travail à la Médiathèque de Laxou du 6 au 23 octobre prochains. De toute façon, je n'ai plus le choix, cette exposition a fait l'objet d'une annonce officielle dans le dossier de presse du trente-septième Nancy Jazz Pulsations. Ah oui, j'avais oublié de vous préciser que les portrai(tor)turés sont des musiciens, pour la plupart captés lors de NJP depuis plus de trois décennies. Étrange aussi d'observer, que dis-je, de ressentir que cette « matérialisation » de ce qui n'était jusque là qu'un projet vient injecter perfidement dans mes veines sa petite dose de stress... Une douce torture, cependant, un exercice de double admiration. Et une manière de dire merci aux musiciens.

    En écrivant ces lignes, en évoquant l'idée d'un remerciement, je repense instantanément à la soirée du 25 juin, lorsque dans le cadre du festival Vand'Jazz, le Bernica Octet dirigé par François Jeanneau avait partagé la scène du Centre Culturel André Malraux de Vandœuvre-lès-Nancy avec le chouette saxophoniste anglo-américain Will Vinson. Juste avant le concert, j'étais attablé avec un homme charmant, le guitariste Denis Moog. Le vin rosé était frais et bienvenu, les macarons délicieux et la conversation très chaleureuse.

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    Denis Moog avec le Bernica Octet au Festival Vand'Jazz © Jacky Joannès

    Chacun de nous deux s'est livré à son propre exercice de reconnaissance : mélomane et rien d'autre, je me devais d'expliquer à celui qui allait monter sur scène quelques minutes plus tard que l'écriture d'un texte ou d'une chronique consacrée à un disque ou un concert est la seule arme dont je dispose aujourd'hui pour rendre une part très infime de ce que les musiciens m'ont apporté depuis l'enfance. Lui, de son côté, exprimait une passion intacte et communicative.

    Incapable d'extraire quelque note que ce soit – même celle de l'horrible flûte à bec des années collège – et totalement inhibé par le génie de mes idoles, je n'ai jamais eu le courage d'imposer à la musique sa plus cuisante défaite, celle qui aurait été occasionnée par ma contribution à la diffusion d'un art majeur dans la sphère familiale sous la forme de l'erreur grossière consistant à tenter vainement de produire le moindre son en public. J'ai cessé toute activité de ce genre en 1963 – j'avais cinq ans – lorsque mon institutrice, probablement dure d'oreille et sous le charme de ma précocité scolaire, avait trouvé bienfaisante l'idée de m'exhiber d'une classe à l'autre, jouant mécaniquement « L'hymne à la joie » ou « Les enfants du Pirée ». Même mon pauvre Mélodica, cadeau ultérieurement trouvé un soir de Noël au pied d'un sapin, n'a jamais voulu que je lui fasse l'injure de lui extorquer quoi que ce soit d'autre que le clic ou le clac produit par l'ouverture et la fermeture du bouton pression de son étui en plastique vert. Je suis un amusicien, le a étant ici, on l'a compris, privatif.

    Oh je n'ai pas dit toute cela à Denis Moog, c'est là une digression postérieure qui traduit mon état d'esprit permanent. Je me suis contenté de lui faire part de mon souci d'écrire au plus juste les émotions et les vibrations que me procure la musique et de ne pas perdre inutilement mon temps à émettre des jugements négatifs. J'écris dans le seul but de partager le plaisir.

    Après m'avoir fait part de celui qui est le sien à travailler aux côtés de ce septuagénaire flamboyant et toujours inventif qu'est François Jeanneau, mon partenaire de bavardage a tenu à souligner l'importance que peuvent revêtir les récepteurs que nous, simples mélomanes, sommes, en ce sens que nous venons enrichir et donner tout son sens au travail d'émetteur qui est celui des musiciens.

    J'ai envie de le croire, j'ai besoin de savoir qu'à ma modeste place, je peux apporter une pierre – un caillou me suffirait, d'ailleurs – à ce magnifique édifice qui a pour nom musique. Et je veux bien poursuivre dès que possible ce dialogue impromptu avec lui. S'il dit vrai – je lui fais totale confiance sur ce point comme sur les autres – alors je peux continuer et me dire que chaque jour doit être celui d'une possible découverte, d'une nouvelle émotion, d'une absence de calcul dans le partage des instants d'éveil. La meilleure façon pour moi de me tenir debout et de ne pas me résigner tristement à seulement contempler le spectacle de la médiocrité du quotidien. Tomorrow will be another day...