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françois jeanneau

  • François Jeanneau & Uli Lenz : Art of the Duo, Les Danses de Vulcain

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    Il faut remercier le Goethe-Institut d’avoir su provoquer la rencontre entre le Berlinois Uli Lenz et le Français François Jeanneau. Car c’est à l’instigation de l’organisation allemande que le pianiste a contacté le saxophoniste et qu’après un échange de courriels et de partitions, tous deux se sont retrouvés embarqués – c’est le cas de le dire puisqu’ils se sont rencontrés pour la première fois à l’aéroport de Francfort juste avant leur départ pour le Pakistan – dans une aventure qui les a d’abord conduits à Karachi puis dans une tournée riche en musique. Celle-ci aura donné vie à une association des plus créatives, non seulement de par la complicité des deux musiciens qui s’est avérée immédiate, mais aussi par la réalisation d’un premier disque publié en 2008, Art Of The Duo : Walking in the Wind - Live at a-Trane, Berlin.

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  • Big Bands etc.

    Assez curieusement, la période estivale aura été pour moi placée sous le signe de ces formations élargies qu’on appelle Big Bands. Ceux-ci, à leur manière, m’ont en quelque sorte (pour)suivis sans que je ne m’en explique la raison.

    christophe dal sasso, pierre bertrand, bernica octet, françois jeanneau, billy cobham, pierrick pedron, amazing keystone big band, perrine mansuy, citizen jazzEn rédigeant mes dernières chroniques pour Citizen Jazz (ces dernières restant à paraître), j’ai d’abord connu l’immense bonheur de m’immerger dans la musique luxuriante de Christophe Del Sasso, dont le dernier Prétextes n’est rien moins qu’un enchantement de chaque instant : à la richesse des couleurs et des arrangements, aux textures soyeuses qui ne sont pas sans rappeler parfois l’Hymne au Soleil de Lionel Belmondo, viennent se superposer les élans tout aussi lumineux d’artistes accomplis dont les qualités d’improvisateurs se coulent naturellement dans le moule d’une écriture extrêmement précise. Citons parmi ces derniers les saxophonistes David El Malek et Sophie Alour, aux styles très opposés, le premier comme dans une longue quête intérieure et transcendantale, la seconde au jeu plus rugueux et presque géométrique ; Julien Alour à la trompette ; Jerry Edwards au trombone ; sans oublier le bouillonnant Pierre De Bethmann (claviers) et l’excellent Franck Agulhon (batterie), décidément toujours dans les bons coups !

    christophe dal sasso,pierre bertrand,bernica octet,françois jeanneau,billy cobham,pierrick pedron,amazing keystone big band,perrine mansuy,citizen jazzDans un style radicalement différent, plus directement festif, aux accents méditerranéens voire latino-américains, le Nice Jazz Orchestra emmené par Pierre Bertrand et ses complices niçois Christian Pachaudi et Alain Asplanato déboule sans complexe et affiche un groove revigorant, dynamité à chaque moment par ses solistes qui, comme le dit si bien le titre du disque, nous font un vrai Festival. On ne pourra que regretter plus encore la disparition brutale et bien trop précoce du trompettiste François Chassagnite dont l’expressivité éclate sur «My Funny Valentine» qui ouvre le disque. NJO donne la pêche, voilà qui ne fait aucun doute et nous rappelle que le même Pierre Bertrand, flanqué du trompettiste Nicolas Folmer, avait déjà bien fait parler la poudre avec son Paris Jazz Big Band. Quelle sera la prochaine ville mise en lumière ? A suivre...

    christophe dal sasso,pierre bertrand,bernica octet,françois jeanneau,billy cobham,pierrick pedron,amazing keystone big band,perrine mansuy,citizen jazzLe Bernica Octet (allez, soyons approximatifs, c’est presque un big band) récidive : son Very Sensitive publié en 2009 était déjà bien réjouissant. François Jeanneau et son combo lorrain emmené par le trompettiste René Dagognet y avançaient des arguments séduisants, là aussi sous la forme d’arrangements très soignés. Deux ans plus tard, les voilà qui reviennent avec une double galette très copieuse : si la seconde appelée Bric à brac peut être perçue comme la suite logique de Very Sensitive, il n’en va pas de même pour l’étonnant Périple en Soundpainting. Je ne reviendrai pas ici en détail sur cette technique gestuelle inventée dans les années 80 par Walter Thomson, mais il faut souligner que les inquiétudes qu’on pouvait formuler à l’idée de l’enregistrement d’une musique dont une large part est visuelle (les musiciens obéissant aux gestes du chef d’orchestre, selon un alphabet qui en comporte plusieurs centaines, on se dit que le soundpainting prend tout son sens sur scène) sont balayées avec cette heure de musique captées dans sa continuité. Il se passe énormément de choses tout au long de ce joyeux périple, et si l’on a coutume de dire que le diable se cache dans les détails, alors il s’agit bien d’une œuvre endiablée. A écouter attentivement, car voilà un projet captivant qui peut paraître parfois d’un abord complexe mais qui, en réalité, exprime à sa manière la réalité d’une musique vivante. François Jeanneau, toujours sur la brèche !

    christophe dal sasso,pierre bertrand,bernica octet,françois jeanneau,billy cobham,pierrick pedron,amazing keystone big band,perrine mansuy,citizen jazzJ’étais aussi très perplexe en écoutant la réédition d’un album sorti quelques années plus tôt, qui est à lui seul comme un défi : le HR Big Band, dirigé par Colin Towns invite le légendaire batteur Billy Cobham pour une relecture d’une bonne partie du répertoire du flamboyant Mahavishnu Orchestra créé au début des années 70 par le guitariste John McLaughlin après son adoubement dans les formations de Miles Davis puis de Tony Williams. Cobham, membre de la première mouture du groupe, avait révélé à cette époque un talent hors normes, qui ne s’est jamais démenti même si, pour être juste, il faut bien dire qu’il n’a depuis jamais trouvé un écrin aussi propice à l’expression de son drumming. Force est de connaître que la version big band du Mahavishnu a fière allure ! Oui, ça marche. Bien sûr, à l’écoute des grands thèmes du groupe (le HR Big Band a su faire un choix équilibré entre les quatre plus beaux de ses albums), on ne peut s’empêcher d’entendre les versions originales si captivantes, les élans foudroyants et mystiques, les dialogues comme autant de courses effrénées vers la la lumière entre McLaughlin et Jan Hammer, Jerry Goodman ou Jean-Luc Ponty. Mais la sauce prend et ce Meeting Of The Spirits mérite bien qu’on s’y attarde. Surtout qu’il laisse à Billy Cobham une place prépondérante, pour notre plus grande joie. 

    christophe dal sasso,pierre bertrand,bernica octet,françois jeanneau,billy cobham,pierrick pedron,amazing keystone big band,perrine mansuy,citizen jazzPas de disque, mais un concert récemment donné par l’Amazing Keystone Big Band au dernier festival de Vienne, le 5 juillet. Dans le cadre prestigieux du théâtre antique, ces jeunes musiciens (la plupart ayant des attaches lyonnaises, et notamment celle du club appelé La Clef de Voûte, les anglicistes comprendront...) ont offert une prestation très enjouée, à la fois dans le respect d’une certaine tradition du jazz (ils avaient pour l’occasion quelques invités prestigieux comme l’organiste Rhoda Scott ou le vibraphoniste Michel Hausser) et dans un mode d’expression qui privilégie l’énergie. Je n’étais pas de la fête, mais mon rejeton - lui-même saxophoniste alto du Keystone - m’a permis de visionner un DVD de cette soirée. Là aussi, beaucoup de joie dans le jeu, la même dose de plaisir dans l’écoute, avec en ce qui me concerne une petite pointe d’émotion de le voir au milieu de cette fête. 

    christophe dal sasso,pierre bertrand,bernica octet,françois jeanneau,billy cobham,pierrick pedron,amazing keystone big band,perrine mansuy,citizen jazzPeut-on parler de big band au sujet de Cheerleaders, le nouveau disque de Pierrick Pédron, qui sortira au mois de septembre ? Non... mais si, quand même un peu. Si la formation, celle de son précédent Omry, s’articule autour de six musiciens qui forment un sacré combo dont la musique doit autant au rock qu’au jazz, l’histoire de ces majorettes a nécessité l’adjonction d’une bonne quinzaine de musiciens pour l’enregistrement d’une suite de fanfares qui viennent ponctuer le récit que le saxophoniste nous propose. Entre rêve et réalité, entre fanfares évanescentes et lourdes charges à haute teneur en électricité, la musique de Pierrick Pédron s’affirme comme unique. Et surtout, le groupe a su se créer en peu de temps une vraie identité sonore. Attention, c’est du lourd, pour moi un disque essentiel. Un événement...

    christophe dal sasso,pierre bertrand,bernica octet,françois jeanneau,billy cobham,pierrick pedron,amazing keystone big band,perrine mansuy,citizen jazzPour paraphraser mon camarade Franpi, je pourrais terminer cette note en vous disant : et un disque qui n’a rien à voir !!! Oui, parce que je ne peux résister au plaisir de vous suggérer de prêter très vite une oreille attentive au disque du quartet de la pianiste Perrine Mansuy. Ses Vertigo Songs sont rien moins qu’enchanteurs, voire ensorcelants. Voilà un disque aérien, peuplé de rêves, habité par la grâce mais aussi par une pointe de folie à laquelle le chant de Marion Rampal (qui signe les textes) n’est certainement pas étranger. Il serait par ailleurs très injuste de ne pas citer l’autre moitié de ce quatuor fort passionnant : le guitariste Rémi Decrouy - dont le jeu subtile alterne impressionnisme et flammèches électriques - et le percussionniste Jean-Luc Difraya, qui marie pulsion et légèreté. A commander d’urgence ! Vous pouvez en écouter ici un extrait avant de vous ruer sur le site d’Abeille Musique...

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  • Essais de portraits...

    Une fois n’est pas coutume – et voilà que je me rends compte de ma trop longue absence bloguesque… enfin, quand je dis trop longue, je parle pour moi, pour vous, je ne sais pas – je vais vous donner plus à voir qu’à lire. Chers lecteurs, ayez suffisamment d’indulgence envers mon humble personne pour comprendre que le travail d’écriture que j’entreprends régulièrement pour Citizen Jazz devient à mes yeux prioritaire (ce que vous n’avez pas manqué de comprendre au fil des liens présents sur cet espace) et que se forme tout doucement un ensemble qui, à défaut d’être cohérent, se révèle plutôt chronophage… Car mes activités ici présentes seront prochainement (à la fin de l’année) complétées par le premier volume de la série de cinq livres en chantier du côté de par ici… Chroniques, blog, évocations plus personnelles… Autant de fragments, certainement vains, mais ô combien stimulants ! 

    Mais je tenais à souligner ici que la période récente aura été pour moi celle d’une magnifique série de concerts…

    Pensez-donc : en moins d’un mois, j’aurai pu assister à un concert du Bernica Octet venu présenter son nouveau disque Périple en Soundpainting / Bric-à-brac dont la chronique est à venir sur Citizen Jazz : François Jeanneau et sa bande de complices lorrains auront fait la démonstration de leur énergie communicative et d’une inventivité réjouissante que le recours à cette technique musico-gestuelle qu’est le soundpainting a bien mis en évidence. Et même si, après leur prestation, les musiciens recensaient une à une les imperfections de cette soirée (je ne suis pas certain de les avoir toutes détectées…), force est de constater que le public venu les encourager à la MJC Pichon de Nancy en est sorti plutôt souriant. Et j’en étais !

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    François Jeanneau (Bernica Octet)

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    Bernica Octet (Denis Moog)

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    Bernica Octet (Pierre Boepsflug)

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    Bernica Octet (Jean-Luc Déat)

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    Bernica Octet (Christian Mariotto)

    Quelque temps après, c’était le début du Marly Jazz Festival avec pour première soirée un concert de Stefano Di Battista venu, lui aussi, présenter son nouvel album, Woman’s Land (dont je suis en train d’écrire la chronique pour… qui vous savez). On oubliera vite la soporifique première partie pour mieux souligner la verve lyrique du saxophoniste italien, magnifiquement épaulé par ses acolytes au rang desquels il faut mentionner la présence de deux musiciens américains de haut vol : le batteur Jeff Ballard (par ailleurs membre du trio de Brad Meldhau) et le guitariste Jonathan Kreisberg dont le jeu se marie à la perfection au flux envoûtant et débordant de sève de celui de Di Battista. Retenez bien le nom de ce monsieur (qui a déjà plusieurs albums à son actif : prêtez une oreille attentive au tout dernier appelé Shadowless), qu’il m’a été donné d’apprécier avant le concert dans une démonstration inédite de guitare-trampoline… À chacun ses privilèges !

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    Stefano Di Battista

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    Jonathan Kreisberg

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    Un exercice de guitare-trampoline...

    Le surlendemain, voici le quartet du très grand Renaud Garcia-Fons : on sait peut-être que je lui voue une grande admiration, qu’il m’a déjà été donné d’évoquer ses disques ICI ou mais le plaisir de le voir sur scène est si rare que l’annonce de sa venue au Théâtre Gérard Philippe de Frouard m’a fait courir comme un lapin traqué par un chasseur à la rencontre vivante de sa musique qui transpire l’amour du sud et de la Méditerranée. Son quartet Linea del Sur a fait merveille : David Venitucci à l’accordéon, Kiko Ruiz à la guitare, Pascal Rollando aux percussions et, bien sûr, Renaud Garcia-Fons à la contrebasse), suscitant trois rappels de la part d’un public ayant rempli la salle. On ne sait ce qu’il faut le plus admirer : la virtuosité de l’ensemble ? l’extrême humilité avec laquelle le contrebassiste se présente sur scène ? la chaleur très communicative qui émane de ses mélodies ? Une seule certitude : cette soirée était lumineuse à force d’ensoleillement.

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    Renaud Garcia-Fons (Quartet Linea Del Sur)

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    Kiko Ruiz (Quartet Linea Del Sur)

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    David Venitucci (Quartet Linea Del Sur)

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    Pascal Rollando (Quartet Linea Del Sur)

    Comme si cette forte dose de musique ne suffisait pas, le lendemain m’emmenait une nouvelle fois à Marly pour un concert du trio d’Avishai Cohen. Sacrée affiche, une fois encore, et bravo aux organisateurs. Le contrebassiste a soulevé la salle, il ne fait qu’un avec son instrument et son chant ladino est toujours aussi émouvant. Un concert comme un seul souffle… À ses côtés, le fidèle Shai Maestro au piano et le jeune Amir Bresler à la batterie (un peu bavard parfois, mais reconnaissons-lui un vrai sens du spectacle). La réussite de cette soirée de clôture aura été d’autant plus éclatante que se produisait en première partie un passionnant combo parisien aux accents zorniens (et admirateur déclaré de John Hollenbeck) : dans sa formule originale (saxophone, vibraphone, tuba, batterie), et sous la houlette de son fondateur Julien Soro, le Big Four Quartet a bien réussi son coup, il ne fait pas de doute qu’on reparlera de ces musiciens très impliqués dans leur musique.

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    Big Four Quartet (Julien Soro)

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    Big Four Quartet (Stephan Caracci)

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    Avishai Cohen

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    Shai Maestro (Avishai Cohen Trio)

     

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    Amir Bresler (Avishai Cohen Trio)

    D’autres scènes vont venir, très vite : demain, ce sera Louis Sclavis avec une soirée qui associera sa formation Lost On The Way et l’Ebony 5tet  dans la belle salle de l’Arsenal de Metz ; dimanche soir, au Théâtre du Petit Hébertot (Paris), le concert du trio Sphère à l’occasion de la sortie de son premier (et très beau) disque Parhélie (chronique en cours pour… etc etc). Il ne faudra surtout pas manquer le Grand Bernica au Festival Music Action de Vandœuvre-lès-Nancy le 3 juin : plus de 80 artistes sur scène, ça mérite d'être vu ! Retour enfin à Paris le 20 juin pour voir Electro Deluxe Big Band au New Morning : mon Madjazzboy de fils sera de la fête, j’espère pouvoir en revenir avec quelques instantanés.

    À propos de photographies : je suis bien loin de maîtriser toutes les subtilités de mon petit NEX-5, surtout lorsque je lui adjoins un drôle de zoom surdimensionné… Celles que vous pouvez voir sur cette note sont à prendre pour ce qu’elles sont : des tentatives (plus ou moins réussies) de portraits, à travers lesquels j’aimerais que puisse au moins transparaître la foi de ces artistes en leur musique. Ce serait déjà un début de réussite, même si je connais bien mes limites. Ne s’appelle pas Jacky ou Hélène qui veut…

    NB : l’exercice de guitare trampoline a été capté avec les moyens du bord, l’appareil photo de mon vieil iPhone…

  • Dédicace

    Premier retour, en quelques lignes, sur une soirée musicale passée tout récemment au Centre Culturel André Malraux de Vandœuvre-lès-Nancy. C'était vendredi dernier et la programmation du festival Vand'Jazz réservait la première de ses deux soirées à un concert, lui-même en deux parties : tout d'abord le bouillonnant Bernica Octet, sous la direction de l'éternel adolescent et néanmoins septuagénaire François Jeanneau, puis l'élégant quartet du saxophoniste anglais Will Vinson.

    Juste avant quelques gourmandes agapes en prélude aux concerts, j'ai tenu à honorer une promesse faite à François Jeanneau : lui apporter mes trois 45 tours du groupe Triangle (dont il était l'un des membres éminents) achetés voici près de quarante ans. Sur le premier : « Peut-être demain » et « Blow Your Cool » ; sur le second : « Viens avec nous » et « La confusion » ; sur le troisième enfin : « Les contes du vieil homme » et « Les brumes de Chatou ».

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    Photo François Jeanneau & MC © Jacky Joannès

    Il se trouve que mon ami Jacky Joannès, toujours là quand il faut – the right man in the right place – était en embuscade, l'objectif rivé à la rétine et a fixé pour l'éternité (enfin, bon, là, j'exagère un peu tout de même...) ce moment que François Jeanneau a parfaitement résumé sur sa dédicace : « Après tout ce temps ».

    Et si on écoutait Triangle, pour fêter ça ?

  • Sound Painting

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    Il me faudra encore beaucoup d'expériences comme celle que j'ai vécue vendredi dernier pour entrevoir le potentiel d'un curieux langage inventé dans les années 80 par Walter Thomson et qu'on appelle le sound painting.

    Mais avec ses quelque 800 gestes - il s'agit en effet d'une sorte d'alphabet visuel - le sound painting est une discipline propice aux imaginations fertiles et débridées. Au gré de son inspiration, le chef d'orchestre peut ainsi donner à ses musiciens, mais aussi à des danseurs, de mystérieux ordres visuels parfaitement codifiés, provoquant la réaction et l'invention spontanée des instrumentistes. Au milieu des phrases ainsi créées peuvent aussi se glisser des séquences écrites, comme autant d'instants où la musique semble reprendre son souffle.

    François Jeanneau était à la médiathèque de Vandœuvre-lès-Nancy, avec quelques musiciens dont trois membres de son excellent Bernica Octet, que je vous invite par ailleurs à découvrir. Sa démonstration ludique, suivie d'une courte séance de réponse aux questions avant un exercice collectif associant le public, fut un petit moment de plénitude malicieuse.

  • Huit

    bernica.jpgRetour en quelques mots sur une soirée de musique comme on en souhaiterait un peu plus, du côté de Nancy. En dehors de son festival annuel, le jazz, finalement, se fait rare du côté de chez nous... Pas étonnant donc que dans ces conditions et malgré une époque peu favorable, celle des vacances scolaires, le Vertigo fût plein comme un œuf, au détriment, avouons-le, du confort des spectateurs. Parce qu'en l'occurrence, deux options se présentent à vous lorsque vous y pénétrez : prévoyant, vous avez réservé vos places et vous vous retrouvez assis à une table dans une position bizarre vous obligeant à tourner la tête à 90° pour voir la scène et encourir le risque d'un torticolis, sauf si vous décidez de faire contre mauvaise fortune bon cœur et de contempler votre voisin d'en face durant toute la soirée, ce qui peut constituer une redoutable épreuve pour le cas où sa trombine ne vous reviendrait pas. Si au contraire, vous êtes imprévoyant, vous chercherez les dernières places assises et devrez vous contenter d'écouter le concert, ce qui, tout de même, est un peu dommage. A moins que vous n'optiez in fine pour l'option debout et là, vous pouvez vous accouder au comptoir et tourner le dos aux musiciens ou bien, pour finir, décider de vous planter au fond de la salle, face aux artistes et de profiter à plein du spectacle.

    Imprévoyant et debout, voilà ce que j'étais en ce soir du 9 avril 2009.

    Bien m'en a pris, parce que le Bernica Octet, sous la direction de François Jeanneau, est une formation des plus réjouissantes ! Apparue pendant les années 90 puis évanouie avant de ressurgir à l'instigation de René Dagognet, cette famille de musiciens lorrains cornaquée par le saxophoniste - à ce sujet, je signe illico des deux mains pour avoir cette allure de jeune homme à 74 ans - propose un jazz chatoyant, formidablement arrangé et dynamité par quatre soufflants (trois sur quatre se prénommant François... : Guell, feu follet à l'alto, figure historique de la famille Emil 13 avec son complice Pierre Bœspflug ; Cochet, tromboniste des plus attachants ; Jeanneau, forcément !), eux-mêmes soutenus par une rythmique alliant souplesse et belle présence, notamment sous la conduite de Jean-Luc Déat à la contrebasse. Il faudrait citer tout le monde, ne pas oublier Christian Mariotto à la batterie et Denis Moog, enlumineur guitariste. Le groupe a joué ce soir-là l'intégralité de son tout nouveau disque : Very Sensitive, belle galette qui mêle les compositions de François Jeanneau, certaines inédites et d'autres déjà connues, comme « Kel Essouf » et « Scratchbook » qui remontent au trio Humair - Jeanneau - Texier et plus précisément Update 3.3. aux contributions de François Guell et Pierre Bœspflug. Musique savante, mais jamais laborieuse, imprégnée d'une grande fraîcheur (aucun doute là-dessus, les musiciens s'amusent visiblement sur scène et sur disque) et débordant de sève, le jazz du Bernica Octet est affaire de gourmet. C'est avec le plus grand plaisir qu'on goûte le saxophone soprano de François Jeanneau, haut perché et volubile, comme il le démontre par exemple sur « Very Sensitive ». Ce type-là est un as, ne l'oublions pas et ça ne date pas d'hier (ah, mon album de Triangle acheté l'année de mes 15 ans...). Ses camarades sont loin d'être en reste, la machine tourne bien, sans effort apparent, mais avec une redoutable efficacité.  On prend du plaisir en leur compagnie. On en redemande. Parce que cette musique est vivante, tout simplement.

    François Jeanneau (sax soprano, direction), René Dagognet (bugle, trompette), François Guell (sax alto), François Cochet (trombone), Pierre Bœspflug (piano), Denis Moog (guitares, oud), Jean-Luc Déat (contrebasse), Christian Mariotto (batterie).

    podcast
    En écoute : « Simple Valse Champêtre », de François Jeanneau.

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