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emmanuel massarotti

  • Comme dans un souffle

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    C’est une petite histoire comme je les aime. Et je vais prendre le temps de vous la raconter en quelques lignes… Oh, c’est tout récent, il y a quelques jours seulement… Je partageais mes doutes quant à l’intérêt du travail d’écriveur auquel je consacre une partie non négligeable de mes soirées, au service de la musique, des musiciens, par l’intermédiaire de ce blog ou dans le cadre de mes contributions au magazine Citizen Jazz, ou parfois lorsqu’on me demande d’écrire des liner notes pour des pochettes de disques ou des textes destinés à accompagner des dossiers de presse. A quoi bon quand le disque ne se vend plus ? Quand les salles sont difficiles à remplir dès lors que leur programmation sort du droit chemin d’un consensus mou et insipide ? Quand l’audace et l’imagination sont comme une matière première dont les réserves arrivent à épuisement ? Quand les algorithmes imposent leur diktat à la pensée ultralibérale (de droite, comme de gauche de droite) ? Quand la myopie comptable tient lieu d’horizon indépassable et nous serine son thatcherien TINA (There Is No Alternative) ? Quand les budgets consacrés à des manifestations dites « culturelles » sont sacrifiées pour de discutables raisons par des municipalités sur l’autel d’une rigueur, tout aussi mal partagée que les richesses de ce monde, imposée par une logique des lobbies vautours rôdant sur l’Europe ? Quand la sphère politique est obsédée par la préservation de ses privilèges ? Bref, un moment de doute. A quoi bon, donc ? Une fois ma perplexité diffusée au cœur de quelques réseaux, après plusieurs messages chaleureux m’expliquant que mon devoir était de me tenir debout, ayant moi-même admis en quelques heures que mes problèmes étaient vraiment mineurs, pour ne pas dire l’expression d’un luxe que bien des miséreux massacrés par la bêtise humaine échangeraient volontiers contre la violence aveugle de leur quotidien, je me suis ressaisi. Mais il était trop tard. Un musicien m’avait fait parvenir un disque refuge, histoire de me consoler et de me prouver qu’il existe encore ici et là des artistes prêts à en découdre pour que vive une musique libre et vivante, à tout prix.

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