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bourse

  • CACsino

    J'adore les types qui tiennent les chroniques boursières à la radio. Je ne sais pas si vous avez remarqué, ce sont des mecs la plupart du temps.
    Y en a un, assez gratiné, qui s'extasie chaque jour de la semaine sur France Inter peu avant 13 heures. On a l'impression que c'est un gamin devant une console et un jeu vidéo : il est content quand ça monte, triste quand ça descend. Il est heureux, il ne se pose jamais de questions, pour lui, c'est comme ça, la bourse, ce sont des courbes qui font de beaux dessins. C'est jamais pareil d'une fois à l'autre et il a dans son panier une myriade d'explications clés en main qui, selon l'humeur du jour, peuvent expliquer une hausse ou une baisse.
    Le bonheur de "lémarchés" et des investisseurs (traduisez : spéculateurs)...
    Pourtant, des questions, il pourrait en poser : tenez, par exemple aujourd'hui... Le voilà qui nous explique la baisse du cours de la Société Générale par une "prise de bénéfices" (sic) après la forte hausse, hier, de 6%. Euh, dis-voir mon gars, tu penses pas que ça vaudrait le coup d'approfondir ? Tu crois pas qu'une enquête un peu fouillée sur un cas comme celui-là serait intéressant ? C'est pas bizarre qu'un jour ça explose et que le lendemain, les piliers du CACsino empochent la mise et ramassent les biffetons d'un seul coup ?
    Non ?
    Ah bon... eh bien retourne à ton beau jouet sur le... comment déjà ? ah, oui, service public !!!

  • Incertitude

    Alors, crise ou pas crise ? Si j'en crois certains éditorialistes matutinaux un peu bas du front, le rebond observé du côté de la Bourse depuis deux mois serait le signe d'un optimisme des marchés (j'adore cette manière d'expliquer l'économie, comme s'il y avait une sorte de main, planant au-dessus de nos pauvres petites têtes de bipèdes, prête à s'abattre ici ou là au gré des spéculations, et qui ne serait pas d'origine humaine) et donc un message d'espoir pour l'avenir. Et puis, en voilà d'autres qui nous expliquent que trop d'optimisme peut entraîner des déceptions (et ça, pas bon, pas bon du tout, parce qu'un actionnaire ne doit jamais être déçu ni même inquiet) tandis qu'un pessimisme exagéré serait facteur de retrait des cotations. Pffff... Et pan, dès le lendemain, c'est le drame : voilà que le CAC a pris un coup dans le nez et les théories de la veille passent à la trappe. Attention donc à la chute des cours... Bref, malgré quelques années passées à entendre des enseignants en économie sur les bancs de la fac, il y a... si longtemps, j'avoue mon incompréhension la plus totale.
    Tout ceci nous démontre néanmoins les dégâts causés dans les cerveaux des experts ayant le droit à la parole par l'idéologie thatcherienne ("il n'y a pas d'alternative à l'économie ultra-libérale et son cortège de démantèlements") et le manque total de lisibilité des temps à venir. Il reste quelques certitudes néanmoins : chaque jour, des usines ferment, d'autres vous proposent un avenir en Inde pour 69 € par mois ; la menace climatique semble bien là et pas vraiment prise en compte par tous les tenants d'une certaine croissance définie comme obligatoire ; les mafias contrôlent une part très importante de la finance mondiale et leurs métastases viennent se propager jusque dans notre quotidien.
    Allez, zou, j'ai la solution : je vais me préparer de ce pas une bonne petite tisane « matin calme », ça ne résoudra pas nos problèmes, mais au moins, ça m'évitera de dire des conneries ! Dire que pendant un moment, j'ai cru que la Bourse était un truc un peu virtuel... Pfff...

  • Argent

    zola.jpgDès que j’aurai terminé le bouquin que je suis en train de lire, quelque chose me dit que je vais me plonger dans la relecture de L’Argent , le roman qu’Emile Zola publia en 1891 et qui est l’un des derniers tomes de sa fresque naturaliste appelée les Rougon-Macquart. S’appuyant sur des faits réels (l’affaire Mirès, l’histoire des frères Péreire ou encore le krach de l’Union Générale), Zola nous raconte l’histoire d’un affairiste, Saccard dont les agissements vont provoquer la ruine d’une foule d’épargnants. « Il me faut une affaire énorme, gigantesque, qui prenne un homme audacieux et le rende maître de la Bourse, du marché financier en l’espace de quelques années. Une de ces montées brusques, soudaines, vers des hauteurs prodigieuses, suivie d’une dégringolade subite, d’un anéantissement complet. » Voilà que ce que le romancier expliquait à un journaliste lors de la préparation de L’Argent. Ce qui me laisse penser que nos banquiers et autres traders auraient peut-être dû quitter un peu leurs écrans des yeux et relire leurs classiques… Et que décidément, l’homme cupide a la mémoire bien courte.