Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Claudia Solal & Benjamin Moussay : « Butter in my brain »

claudia solal, benjamin moussay, butter in my brain, abalonerecordsÊtre fille de, c’est bien, sans nul doute. Surtout quand papa, qui vient de fêter ses 90 printemps, est – j’ose espérer qu’il me pardonnera cette façon de le qualifier – un personnage historique du jazz en France. On imagine que Claudia Solal est fière de son géniteur et qu’elle lui doit beaucoup. Avant d’être chanteuse, elle a d’ailleurs commencé par le piano, ce qui ne saurait être un hasard…

Mais être Claudia, rien que Claudia, c’est plus que bien, c’est une chance. Butter in my Brain – quatrième disque sous son nom et la preuve que la dame n’est pas du genre à bavarder à l’excès, puisqu’on la connaît depuis une vingtaine d’années maintenant – en duo avec le pianiste Benjamin Moussay, un "vieux" compagnon de route, verra bientôt le jour. Il est l'occasion privilégiée de comprendre à quel point celles et ceux qui vont le découvrir dans le ravissement sont de petits veinards. Parce qu'un tel album est le vecteur d'une plongée dans l'univers réflexif et intime que ces complices ont élaboré avec minutie en onze chansons. Toutes les paroles de celles-ci sont écrites en anglais mais fort judicieusement traduites sur le livret.

On connaît la capacité de Benjamin Moussay à instaurer des climats suggestifs et oniriques avec beaucoup de sobriété, qu’il joue du piano ou du Fender Rhodes, ou des deux en même temps, voire plus. Ce musicien a les pieds sur terre et la tête dans les étoiles. On sait combien Claudia Solal sait habiter les mots des autres. Souvenons-nous de Poète, vos papiers ! avec le contrebassiste Yves Rousseau, dans le cadre d'un projet consacré à Léo Ferré. Elle y partageait le chant avec une Jeanne Added alors moins connue qu'aujourd'hui. Au passage, il est amusant de noter que Claudia Solal s'est composé pour Butter in my brain un look de jumelle de sa partenaire d'alors. Mais la chanteuse habite avec une intensité égale les textes qu’elle écrit elle-même et qui sont la manifestation sensible d’une expérience de vie, qu'elle définit volontiers comme sa foolosophy.

Ce duo de l'enchantement, dont l’association dure depuis plus de quinze ans, est comme une sorte d’unisson. Une union sacrée entre poètes.

Butter in my brain, qui aura nécessité de longues séances d’écriture à quatre mains pendant plus d’un an et demi, est un objet musical magnifique et envoûtant. Une parenthèse heureuse. Quelque part, entre jazz, pop songs et musique romantique du siècle passé ; ou plutôt ailleurs, tout là-haut, là où les rêves sont encore à portée d'imagination. Je n’éprouve pas le besoin de détailler l'album titre par titre parce qu'il est à recevoir comme un tout ; toutefois, je ne peux vous cacher qu’à l’écoute de « Nightcap for sparrows » par exemple, un doux frisson m’a parcouru. De plaisir, évidement. Et qu’il en va ainsi du début à la fin.

Comme je ne voulais pas venir vers vous les mains vides en attendant la sortie du disque, je vous ai apporté un petit teaser…

Butter in my brain sortira le 20 octobre chez Abalone Records. Une bonne occasion de saluer l’ami Régis Huby, dont le travail est toujours aussi remarquable.

Les commentaires sont fermés.