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The Living Tree

living_tree.jpgLa surprise est bonne, finalement... Quand deux membres historiques du groupe Yes, groupe phare du rock progressif (si ce jargon ne vous parle pas, je vous suggère un petit détour par le bouquin éponyme d'Aymeric Leroy, dont je me suis fait l'écho dans Citizen Jazz), proposent un disque d'excellente facture, on est saisi par une impression, plutôt délicieuse, qui est celle du temps qui s'arrête. Alors que le groupe a donné le meilleur de lui-même durant la première moitié des années 70, avant de se perdre dans un nombre assez étonnant de dissolutions / reformations plus ou moins judicieuses, au gré desquelles on aura surtout eu envie de se replonger illico dans les grands albums que furent The Yes Album, Fragile, Close To The Edge, Songs From Topographic Oceans et Relayer, certains membres ont été les acteurs de ces changements multiples, d'autres pas… Histoires d’égos, histoires d'argent... Ecartés d'une récente tournée de Yes, Jon Anderson (chant) et Rick Wakeman (piano, claviers) ont enregistré The Living Tree durant les mois de septembre et d'octobre 2010, un album au format court (43 minutes, comme au bon vieux temps) composé de neuf chansons elles-mêmes plutôt brèves, dont certaines avaient trouvé leur place dans une tournée acoustique des deux musiciens en 2006.

Il faut plutôt situer leur musique dans l'esprit d'une autre collaboration, aujourd'hui trentenaire, celle du même Jon Anderson avec Vangelis (qui fut durant quelque temps pressenti pour intégrer Yes en remplacament de Rick Wakeman au printemps 1974, avant d'être préféré au Suisse Patrick Moraz. Vous me suivez ? Non ? Pas grave...), le temps de quelques albums tels que Short Stories ou The Friends Of Mr Cairo. Soit un duo pacifié où la voix de Jon Anderson – plus fragile, plus nasale, comme un peu enrouée parfois – exerce le même pouvoir de séduction qu'aux plus beaux jours. Les paroles, qu'il a toutes composées, ont perdu tout le côté abscons des textes écrits avec Yes pour laisser la place à des élans qui expriment les croyances de leur auteur en une religion unique et traduisent sa dévotion à son gourou du moment, Audrey Kitagawa. Rien de bien méchant, donc, à défaut d'être inoubliable... A ses côtés, Rick Wakeman a renoncé aux grands effets de manches et à l’esbroufe pour afficher une certaine sobriété au piano, qu'il complète parfois de nappes sonores plus synthétiques.

A la première écoute, on se dit qu'on tient là ce qui pourrait être le noyau dur d'un futur répertoire de Yes... qui ne verra probablement pas le jour. Il est difficile en effet de savoir si The Living Tree n'est qu'une jolie parenthèse dans une vie musicale qui est un peu moins enchantée ou s'il peut constituer le ferment d'une nouvelle page de l'histoire d'un groupe dont les plus belles heures méritent de rester en bonne place dans notre mémoire. En attendant la réponse à cette question, on ne perdra pas son temps à consacrer 43 minutes à découvrir le disque.

Commentaires

  • Un noyau dur qui donnerai tellement mieux avec Bruford/Levin à la paire rythmique et légèrement gratistiqué par Howe... par exemple...
    On va écouter cela ! Tout au long du morceau de la vidéo, on attend un peu leur intervention et à la fin on regrette un peu.... mais néanmoins, jolie song ! toujours dans l'esprit YES !

    Ah la vidéo est "too much" ! avec un préambule du FBI !!!!
    Quelle honte de débuter ce média par un couplet BIG Brother !

  • Trés bon disque reposant, une voix qui donne beaucoup de souvenirs
    bonne critique

  • A noter que Yes (Howe/Squire/White + Benoit David et Wakeman Junior) est à Los Angeles (sans Anderson et Wakeman donc) en train d'enregistrer un nouvel album studio à Los Angeles, avec Trevor Horn à la production. Outre des nouvelles compositions, il devrait comprendre un "remake" (avec Horn au chant) de l'inédit joué sur la tournée "Drama" en 1980, "We Can Fly From Here". Sortie prévue début 2011 sur le label Frontiers.

  • merci pour cette critique, j'ai écouté quelques plages et je trouve que l'on sent quand même l'effet du temps sur la voix de Jon, néanmoins ceci est un disque important pour moi

  • PS pour les fans de Jon utilisateurs de Facebook je vous conseille de vous abonner à sa page, elle est régulièrement mise à jour par lui même et il y poste des fichiers audio intéressants

  • Le titre de l'album de 73/74 est Tales from topographic oceans et non "Songs..."
    Merci pour les infos récentes en tout cas. Mais Jon n'a pas été écarté de la dernière tournée de Yes, sa santé ne lui permettait pas de donner des concerts rock (il souffre d'asthme d'après ce que j'ai lu). On entend d'ailleurs bien sa fatigue sur cet album très mélancolique. Il ne pousse jamais dans les aigus comme au temps de sa splendeur et la voix semble parfois sur le point de faillir. Mais je dois dire qu'après une écoute, c'est un album émouvant, dont les arpèges font échos à quelques thèmes yessiens de la grande époque, notamment (et c'est d'autant plus étonnant que Wakeman a toujours renié cet album) à ceux de Tales...

  • @Eric : oops, tu as parfaitement raison, ce n'est pourtant pas faute d'avoir écouté ce double album en boucle quand j'avais 15/16 ans !!!
    Donc, oui : "Tales From Topographic Oceans" !!!
    Et pour le reste, les commentaires vont dans le même sens pour ce qui est de la voix de Jon Anderson. Eh non, il n'a plus 20 ans... ni la même santé.
    Quant à savoir si c'est la seule raison qui explique son absence de Yes... ceci est une autre histoire.

  • m'est avis que les autres membre de Yes n'ont pas souhaité attendre le rétablissement de Jon et ont remplacé l'âme du groupe par un médiocre ersatz, une sorte de pâle imitateur :-) l'idée de Ptilou me fait rêver; un groupe parallèle avec Bruford et Levin...

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