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yusuf

  • Brouillé

    front.jpgLa nostalgie n'est plus ce qu'elle était... Tenez, par exemple, mes oreilles écoutent Roadsinger, le nouvel album de Ysuf, autrefois connu sous le nom de Cat Stevens et rebaptisé ainsi après sa conversion à l'Islam en 1977 après un grave accident. Mais comment dire ? Un drôle de sentiment me gagne, que j'avais déjà ressenti de la même façon en 2006 lors de la publication de Another Cup. Notre bonhomme fait beaucoup d'efforts pour se rappeler au bon souvenir de son vieux public - qui ne l'a pas suivi dans son chemin spitrituel - en retrouvant les accents du chanteur qu'il était au début des années 70 : voix inchangée et toujours magnifique, mélodies finement ciselées, instrumentation très intemporelle et identique à celle des premiers disques. On s'y croirait, cela ressemble à s'y méprendre à un revival en bonne et due forme, on entend même quelques notes, jouées au piano, extraites de « Sitting », vieille chanson de l'album Catch Bull At Four et pourtant... quelque chose est cassé. Est-ce la tonalité volontiers prêchi-prêcha des textes qui nous gêne un peu aux entournures ? Est-ce le souvenir des prises de position très ambiguës du chanteur lors de la fatwa lancée contre l'écrivain Salman Rushdie qui nous reste en travers des tympans, malgré leur explicitation ultérieure un peu alambiquée ? Difficile à analyser, et même si Yusuf se présente aujourd'hui comme un militant de la paix, cette nouvelle galette n'apporte pas grand chose, en dehors de regrets. L'histoire de l'homme nous brouille un peu l'écoute.