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virus

  • Pandémie

    Etrange cet appétit soudain qu’ont eu les principaux médias pour le mot pandémie avec cette histoire de la grippe ex-porcine, ex-mexicaine et aujourd’hui A H1 N1. Non qu’ils l’ait utilisé à mauvais escient (et encore... si l’on considère sa définition qui dit qu’il s’agit d’une épidémie qui s’étend à la quasi-totalité d’une population d’un ou de plusieurs continents, on reste loin du compte et c'est tant mieux), mais on ressentait une bizarre jubilation journalistique à distiller la peur avec ce mot trop rarement à l’ordre du jour semble-t-il. Car il y a eu dans le traitement de l’information une incroyable inversion de la chaîne éditoriale : on nous annonce d’abord la catastrophe mondiale (tous aux abris, Roselyne sur tous les fronts télévisés à distribuer masques et Tamiflu, elle a dû se ruiner en rose à lèvres durant ces derniers jours), les mesures de confinement, les morts par vagues, les annonces de notre futur renoncement à toute forme d’activité collective (chouette, on va m’interdire d’aller bosser si ça continue)… puis, quelques minutes plus tard, un spécialiste (en général un médecin) vient nuancer le propos en nous expliquant que, peut-être, ce virus n’est pas plus mortel que celui d’une grippe « classique ». Hier, le bilan quantitatif était sensiblement moins dramatique que celui qui était établi trois jours plus tôt. Aujourd’hui, la presse commence à s’interroger sur les raisons profondes de ce sensationnalisme irrationnel. Certes, le principe de précaution est louable mais dans ces conditions, quelles mesures de préservation de l’espèce humaine faudrait-il prendre pour lutter contre la mort tabagique (cent millions d’individus emportés par la cigarette au XXe siècle), la pollution atmosphérique, le SIDA, les guerres, la violence faite aux femmes, l’esclavage industriel, ou les calembours de Laurent Ruquier ? Pourquoi donc cette brutale focalisation sur une grippe dont la mortalité, fort heureusement, reste marginale et semble se soigner aussi bien qu’une autre (ce qui ne signifie pas qu’il s’agit d’une maladie bénigne, j’en conviens volontiers) ? Il y a pourtant tellement d'autres sujets qu’on aimerait voir plus souvent abordés dans les grandes messes de l’information…