Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

train

  • Coma

    Je me demande si j’ai raison de voyager en train… Souvenez-vous : à la fin de l’année dernière, ma voisine de compartiment s’était mise brutalement à éclater en sanglots. Je vous avais épargné le spectacle offert par une autre voisine, âgée de deux ou trois ans, qui s’était appliquée à vomir l’intégralité de son repas sous les yeux de sa maman, vite transformée en nettoyeuse d’urgence, non sans avoir reçu mon aide au moment où il fallut tenir avec habileté le sac en plastique chargé de recueillir le précieux et odorant rejet stomacal. Un régal pour les yeux et les narines…
    Retour dans mon wagon qui cette fois m’emmène à Lyon. J’observe tranquillement cette micro-société en mouvement : ordinateurs portables affichant un jeu de cartes ou un film piraté ; hommes et femmes prenant appui sur les dossiers des sièges pour se rendre aux toilettes où une nouvelle épreuve d’équilibre les attend. Toutes les générations sont là, espérant peut-être lever le voile sur le mystère de l’une des communes les plus énigmatiques de France : Culmont-Chalindrey. Juste derrière moi, un voyageur est étrangement calme, si calme qu’il n’a même pas ouvert la moitié d’un œil lorsque nous sommes montés dans le train. Le contrôleur lui-même n’est pas parvenu à le réveiller, malgré une série d’appels et de secousses énergiques. On se met alors en quête d’un médecin qui parvient, tout au plus, à lui extirper un vague grognement après lui avoir flanqué une bonne paire de baffes. Le diagnostic ne tarde pas : coma éthylique ! Le SAMU débarque en gare de Neufchâteau et finit par descendre le buveur sur une civière, le dirigeant couché vers un avenir hospitalier et incertain. Fort heureusement pour nous tous, l’individu imbibé avait eu la bonne idée de garder pour lui les litres d’alcool qu’il cuvait… Boire ou voyager, il faut choisir.

  • Passager

    Elle monte dans le TGV qui va de Nancy à Paris et s’assied juste en face de moi. Elle pose son sac de voyage sur le siège passager qui la sépare de la fenêtre et prend un bouquin qu’elle commence à lire. Pas un mot. Puis elle ferme son livre et éclate en sanglots, durant de longues minutes, avant de reprendre la lecture de ce bouquin dont elle ne tourne jamais les pages. A côté d’elle, le sac semble un personnage absent. J’imagine une histoire, celle d’un homme ou d’une femme qui aurait dû être à ses côtés en ce dernier jour de l’année 2008 et qui, pour une raison que j’ignore, n’est pas là…