Vainqueurs
La seule idée du sinistre spectacle de nos actuels dirigeants se rengorgeant d'être arrivés en tête des résultats du vote de dimanche me navre. Ils vont se réjouir parce qu'un gros quart d'une grosse moitié des électeurs (je vous laisse faire un calcul plus précis, mais ne cherchez pas trop, vous parviendrez à la même conclusion que moi : ça ne fait pas beaucoup) aura glissé un bulletin favorable à leurs listes alors qu'ils disposent des pleins pouvoirs depuis deux ans et ont table ouverte dans la plupart des vecteurs de communication. Au besoin, si les analyses tournent mal, ils pourront dégainer l'argument selon lequel la consultation ne portait pas sur la politique intérieure, mais sur l'Europe et que par conséquent, ce vote ne sera en rien une sanction. Voir leurs opposants, dispersés en une kyrielle de chapelles stériles et inopérantes, essayer de nous expliquer qu'ils ont atteint leur objectif (lequel ?) me semble tout aussi insupportable. Il y en aura parmi eux qui seront satisfaits, j'en suis convaincu. Quand je me rappelle ce qui a été fait du référendum de 2005 (je dis cela de manière très détachée parce que j'avais voté oui), je comprends la tentation de l'abstention. De belles têtes de vainqueurs, vous dis-je...