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opéra

  • Y en a qui en ont

    Voilà quelques minutes - un petit quart d’heure en fait - qui font le plus grand bien, même si leur existence n’est due qu’au triste spectacle qu’offre au monde entier la politique éhontée de Berlusconi (et de tous ses clones de par le monde). Un assassinat en règle que nous serions bien mal avisés de railler, compte tenu de ce qui se passe du côté de chez nous et qui n’incite guère à l’optimisme.

    Imaginez : nous sommes au Teatro dell’Opera de Rome. On y interprète le Nabucco de Verdi, sous la direction de Riccardo Muti. A la fin du célébrissime chœur «Va Pensiero», la salle demande un bis ! Et voilà que le chef accepte, non sans avoir dénoncé le coupes sombres opérées dans le budget de la Culture en Italie, ce grand pays dont toute l’histoire s’est construite autour de la culture, et demandé au public d’entonner ce chant patriotique avec les choristes présents sur scène.

    « Si nous tuons la culture sur laquelle est fondée l’histoire de l’Italie, alors notre patrie sera vraiment belle et perdue ». Riccardo Muti dit l’essentiel en une seule phrase.

    On en vient à espérer que d’autres voix vont continuer à s’élever, en France notamment, pour dénoncer le carnage entrepris par les ayatollahs de la sphère économique, ces intégristes de l’ultra-libéralisme qui n’en finissent plus de mettre à genoux, parmi toutes leurs victimes expiatoires, la création et l’imagination.

    Sublimé par la beauté et la puissance de cet opéra, ce temps fort est un acte de résistance exemplaire qui vous donne la chair de poule.

    Exemple à suivre...

  • Classe

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    Le trio Prysm (Pierre de Bethmann : piano, Christophe Wallemme : contrebasse et Benjamin Henocq : batterie), qui a connu ses heures de gloire de 1994 à 2001, a eu l'excellente idée de se reconstituer pour les 25 ans du Sunset à Paris et, mieux encore, pour une série de concerts à l'occasion d'une résidence à Lyon. Jouant dans sa formule classique jeudi, le trio invitait vendredi le guitariste Manu Codjia et, hier soir, un très grand monsieur, le saxophoniste transalpin Rosario Giuliani.

    Soit une soirée de musique qui frôlait la perfection ! Un cadre magnifique (l'Amphi, au sous-sol de l'Opéra) où le public est tranquillement attablé dans un petit amphithéâtre, une acoustique parfaite, des conditions d'écoute d'autant plus agréables qu'ici, les spectateurs manifestent un vrai respect pour les musiciens (pas de bruits de conversations parasites, pas de verres qui s'entrechoquent, pas de déambulations) et une belle réactivité à chacun des moments forts.

    Comment imaginer que ces quatre là n'ont pas derrière eux des années de musique commune tant la mise en place de leur musique est tirée au cordeau ? Le ton est donné d'emblée avec un « D'ici demain » particulièrement percutant et une première intervention de Rosario Giuliani au saxophone alto qui annonce la couleur de la soirée : on va aller très haut ! Qu'elles soient de Prysm ou de Rosario Giuliani, les compositions qui s'enchaînent le temps de deux sets mettent en valeur la redoutable efficacité de la paire Wallemme - Henocq, flamboyante rythmique sur laquelle les deux feux follets que sont Pierre de Bethmann et son invité d'un soir peuvent laisser libre cours à leur imagination et leur lyrisme.

    Voilà quatre musiciens qui méritent notre admiration, sans réserve : ils ont les yeux tournés vers le ciel, leur élévation est la nôtre et l'on sort de ces deux heures de jazz enluminé avec une dose d'énergie maximale.

    Merci à vous, messieurs, et vivement la prochaine occasion d'une reformation de Prysm !