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marie ossagantsia

  • Ailleurs

    Ailleurs, vraiment ? Oui, peut-être, parce qu'on peut en effet se laisser gagner par un profond dépaysement, dès les premières notes jouées par Moriba Koïta au n'goni. L'Afrique, notre mère à tous, nous enveloppe et nous emporte, suscitant dans l'imagination des enfants que nous sommes restés des images brûlées de chaleur, vibrant de puissants appels à un partage des émotions essentielles. Mais sommes-nous bien ailleurs ou plutôt ici-même, profondément, au cœur des méandres de notre complexité, celle de l'âme humaine et de sa mémoire éternelle, quand la musique vient chavirer d'un ondoiement recueilli le public venu à La Douëra pour écouter le trio du musicien malien ?

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    Moriba Koïta (n'goni), Moussa Diabaté (balafon), Maryam Sonntoura (chant)

    Revenons quelques instants sur le n'goni, que j'avoue avoir découvert à cette occasion. Il s'agit d'un instrument traditionnel appartenant à la famille des luths, dont le bois est recouvert d'une peau de vache. Ses quatre cordes en nylon sont fixées sur un chevalet en calebasse. Auparavant, elles étaient en crin de cheval mais, comme nous l'a malicieusement rappelé Moriba Koïta, on n'a pas toujours un cheval avec soi quand on casse une corde... Par un raccourci un peu trop rapide, on pourra dire que le n'goni est une sorte d'ancêtre du banjo. Voilà pour la précision instrumentale.

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    Aux côtés de Moriba Koïta, Moussa Diabaté joue du balafon (un xylophone à vingt et une lames) et de la guitare acoustique. Maryam Sonntourra (dite Kadiaba) chante et danse, dans une imploration particulièrement saisissante. Le trio devient alors hypnotique, il ne reste plus qu'à fermer les yeux, à se laisser bercer au gré de la pulsion douce et sensuellement chaloupée qui en émane. A toucher du bout des rêves l'idée d'une humanité qui serait une et indivisible, et dont tous les regards seraient braqués vers le meilleur. Un rêve, oui certainement... mais auquel on veut croire, tout de même. Des enfants, je vous le répète, nous sommes toujours des enfants.

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    Maryam Sonntoura & Marie Ossagantsia

    C'est à l'initiative de Marie Ossagantsia que le trio a pu venir nous inoculer sa musique si pacifique et je ne surprendrai personne – en tout cas parmi ceux d'entre vous qui la connaissent – en vous disant que la chanteuse a, forcément, partagé la scène avec ses invités, le temps de deux ou trois compositions enivrantes. Il faut voir les deux femmes, magnifiques, engager un dialogue habité, s'encourager par d'irrésistibles sourires (décidément, c'est le maître mot en ce qui la concerne, voir à ce sujet une note récente...) et nous conquérir tous par la transmission d'un amour puissant. Et s'il est vrai qu'on ne vient pas ici, par un jour d'automne désespérément gris et sans espoir de lumière, pour offrir la moindre résistance à nos émotions, il est encore plus vrai que cette musique paraît très propice à l'abandon, au lâcher prise.

    A vous les artistes, merci.

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    Moriba Koïta, Marie Ossagantsia, Maryam Sonntoura, Moussa Diabaté

  • Sourires

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    Jeannette Curta & Marie Ossagantsia © Maître Chronique

    Parfois, une photographie vaut tous les discours... Hier soir, Jeannette Dalia Curta se produisait à Villers-lès-Nancy avec ses musiciens dans le cadre du Festival Vand'Influences. Une soirée entre jazz, soul, funk, chanson, bossa nova ou influences directes de sa terre d'origine, la Roumanie. Juste après le concert, elle retrouvait sa complice Marie Ossagantsia – dont il a déjà été question ici et qui faisait partie des 57 « Portraits Croisés » mis en scène dans le cadre de l'exposition réalisée avec mon pote Jacky Joannès au mois d'octobre. Ces deux-là se connaissent bien et l'on en viendrait à appeler de nos vœux une prestation à deux voix. On devine déjà que le grand gagnant de ce duo de charme serait le sourire !