IMA bien plu
Allons allons, les pleurnicheries automnales ne sauraient tenir lieu de fil conducteur à mon petit laboratoire textuel... La tentation est grande pourtant : tenez, pas plus tard qu'hier soir, j'ai détruit mon parapluie. Un gros coup de vent, le machin fabriqué chez les Chinois se retourne violemment et se désintègre, sans le moindre cri de souffrance. Je pense toutefois avoir battu mon record personnel en maintenant en vie l'objet protecteur durant plus de six mois. D'habitude, c'est deux ou trois, rarement plus... Eh bien vous savez quoi ? Ça m'a fait marrer ! Je me suis dit que la prochaine fois, je choisirais un robuste modèle made in Aurillac en non pas en RPC, comme disent les marchands avides. Certes, la chose me coûtera quelques brouzoufs de plus, mais j'aurai ma conscience pour moi.
Pourquoi est-ce que je vous dis tout ça, au fait ? Ah oui : hier soir donc, plutôt que de me morfondre en lamentations pluvio-lorraines (je compte bien cependant m'adonner régulièrement à cette activité maniaco-dépressive dans les semaines à venir), j'ai bravé la pluie battante pour rallier la petite salle du Quai Son où, un lundi sur deux environ, se tiennent les lundis de l'IMA, sous la houlette de Jean-Marie Viguier. Je ne vous en dis pas plus sur ce sympathique rendez-vous nancéien et néanmoins musical, sachant que j'ai dans mes cartons un petit entretien avec le monsieur pour Citizen Jazz.
Jean-Marie Viguier © Jacky Joannès
Le Quai Son – qui tire son nom de son implantation Quai Claude Le Lorrain et de sa nette tendance à émettre des sons – est une petite salle, avec un bar, quelques tables et chaises. Au fond, une scène. Voilà, c'est aussi simple que ça, mais on pourra ajouter que le lieu est plutôt accueillant, avec sa lumière tamisée, son public à effectif variable mêlant musiciens et autres habitués qui finissent par former un petit club. Hier soir, l'invité était le saxophoniste Vincent Thékal entouré de ses trois complices belges : Laurent Melnyk à la guitare, Michel Vrydag à la basse (et aux compositions), Kris Duerinckx à la batterie.
Vincent Thékal © Jacky Joannès
Voilà un combo tout en énergie savante dont le jazz élaboré n'a jamais manqué un seul instant de cette composante essentielle qu'on pourrait baptiser la vi(e)vacité. On me pardonnera ce quasi néologisme qui me semble un bon raccourci du ressenti à l'écoute du répertoire de Vincent Thékal. Les compositions originales du groupe sont entrecoupées de quelques reprises parmi lesquelles celles de Wayne Shorter sont en bonne place (« Juju », « Speak No Evil »), ce dont on ne saurait se plaindre. Une heure et demie dans une ambiance presque cosy, à écouter une musique vivante : franchement, que voulez-vous demander de plus en ces heures grises ?
On attend le prochain rendez-vous...