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karl jannuska

  • Karl Jannuska : Midseason

    karl jannuska, midseason, tony paeleman, pierre perchaudNow playing… Karl Jannuska est un musicien prisé de ses pairs. Ce ne sont pas Olivier Bogé, Tony Paeleman, Pierre Perchaud, Thomas Savy, Sophie Alour, Tam De Villiers, pour n’en citer qu’un échantillon, qui me diront le contraire, car ceux-là l’ont côtoyé et en connaissent les inspirations tant mélodiques que rythmiques. Le batteur canadien est ce qu’on peut appeler une valeur sûre dont Halfway Tree, publié sous son nom en 2012, était un indiscutable marqueur et marquait sa volonté d’ouvrir son répertoire à la chanson ou, plus largement, à ce qu’on qualifiera hâtivement de pop. Plus près de nous, au début de l’année, on a pu respirer à pleins poumons un Inhale/Exhale en quartet avec trois de ses amis : Tony Paeleman, Pierre Perchaud et Christophe Panzani (le saxophoniste vient de publier de magnifiques Âmes perdues en duo avec sept pianistes). Et le voici qui revient en leader avec Midseason et sa réjouissante collection de treize songs. Des compositions, toutes de courte durée (elles dépassent rarement quatre minutes), dont la réalisation fut un peu particulière dans la mesure où les musiciens ont enregistré leur contribution les uns après les autres. On retrouve ici une fois encore Tony Paeleman aux claviers et Pierre Perchaud à la guitare, augmentés cette fois de Julien Herné à la basse. Et qui dit chansons dit paroles : outre les musiques, Karl Jannuska a signé tous les textes et a pu compter sur les voix de Sienna Dahlen (avec laquelle il travaille depuis plusieurs années) et de Denzal Sinclaire, un compagnon de route rencontré il y a vingt ans à l’Université MgGill de Montréal. Ajoutons pour être complet le violoncelle d’Andrew Downing et la voix de Sonia Cat-Berro sur quelques titres.

    Midseason, paru chez Absilone, est un disque de la limpidité, dont les climats volontiers éthérés ne sont pas sans faire penser parfois à l’esthétique de Brian Eno (« Midseason Rise », « Beautiful Fragility »), ne laissant en outre que peu de place à l’improvisation. Ce n’est pas le lieu pour ça... Ici, comme on l’a compris, le format est ramassé, la priorité donnée à la définition de formes sonores où les claviers de Tony Paeleman démontrent une fois encore les qualités d’architecte des textures de ce musicien hyperactif. Les textes sont de nature autobiographique (« Canada Famous »), ils ne manquent pas d’évoquer la passion de Jannuska pour le base-ball, qui a inspiré le titre de l’album. Leur facture est le plus souvent impressionniste (« Beautiful Fragility », « Early Bird ») voire méditative (« Sleelessness »). On tombe très vite sous le charme de ces « bulles poétiques » aux rythmes changeants et entêtants qui confirment la place de choix qu’occupe Karl Jannuska non seulement comme batteur, mais aussi comme compositeur. Au premier abord, Midseason a des allures de parenthèse enchantée, mais ce disque est bien plus que cela : il est une affirmation, celle d’un quadragénaire en pleine santé créative. Le Canadien a beau ne pas être un débutant, on se dit qu’il a une multitudes d’histoires à raconter et qu’à cet égard, ce disque n’est probablement qu’un commencement. On attend la suite...

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