Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

francis gruber

  • Musées

    gruber_la_chambre.jpgJ'ignore si la foule qui se presse à la Nuit des Musées chaque année à date fixe nourrit une passion réelle pour la peinture ou la sculpture et, plus généralement, pour l'histoire de l'art ou si, comme le glissent perfidement quelques pisse-froid, la gratuité l'attire comme des souris sur un morceau de fromage, mais le plaisir de voir un enfant ouvrir grand les yeux devant un tableau ou d'entendre un jeune couple exprimer sa satisfaction après les explications savantes d'un guide suffit à me convaincre du bien fondé d'une telle manifestation. Après tout, le plus grand risque de cette soirée fiévreuse n'est-il pas qu'une partie de ce public accepte par la suite de débourser quelques euros pour apprendre et découvrir ?

    Samedi soir, entre Musée Lorrain et Musée des Beaux Arts à Nancy, il fallait faire preuve d'un peu de patience si l'on n'avait pas pris la précaution d'être ponctuel... Une belle occasion de découvrir le travail méconnu de Francis Gruber (fils de Jacques Gruber maître verrier bien connu par ici) dont la courte vie (1912 - 1948) a permis l'émergence d'un talent où s'exprime une souffrance assez crue née de la maladie (l'asthme puis la tuberculose) et des horreurs de la guerre. Ses portraits de femme sont assez symptomatiques de cette douleur, comme si le corps devait traduire en sécheresse et nudité la violence du quotidien. Des corps qui paraissent s'apaiser dans les dernières années, exprimant une douceur retrouvée malgré la fin qui s'annonce.

    Mon œil a été attiré par un tableau splendide appelé « La chambre » et peint en 1932. Francis Gruber, très jeune puisqu'il n'avait alors que vingt ans, ignorait probablement que dix ans plus tard, Raoul Dufy peindrait un « Atelier aux Raisins » (qu'on peut admirer au deuxième étage du Musée des Beaux Arts de Lyon) qui, par bien des aspects, lui serait comme un écho adouci, plus heureux.

    dufy_atelier.jpg