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emmanuel borghi

  • Gimme a HI, gimme a MI, gimme a KO... Himiko !

    himiko_jazz_songs.jpgJe vous aurai prévenu, vous ne pourrez pas dire : « Je ne savais pas ! » Parce que ce n’est pas la première fois que j’insiste sur le talent d’une chanteuse dont le parcours ne fait, selon moi, que commencer, malgré une histoire en musique qui remonte aujourd’hui à plus d’une quinzaine d’années, au cours desquelles elle s’est illustrée avec discrétion, affichant un talent qui ne peut aller désormais que vers l’épanouissement.

    Je tiens aussi à mettre les choses au point : je connais très bien Himiko Paganotti à titre personnel, tout comme Emmanuel Borghi - monsieur Himiko à la ville, si vous me passez l’expression - ce dernier ne comptant pas pour rien dans la réalisation dont il sera question ici. Ce sont des amis de la famille, oui, mais dont j’appréciais les qualités avant de les connaître pour de vrai. Et pour ce qui concerne le sieur Borghi, c’est une histoire encore plus ancienne puisque nous avons eu l’occasion de nous rencontrer une première fois il y a plus de vingt ans, à Metz, du côté du caveau des Trinitaires, le 30 octobre 1993 si je ne me trompe pas. Souvenir attendrissant de mon fils, qui n’avait pas encore neuf ans, et qui voulait lui dire que sa composition « Skunkadelics » lui faisait penser parfois au thème de « A Love Supreme » de John Coltrane. Par conséquent, je ne vois aucune raison valable de m’auto-censurer et de ne pas évoquer ici la publication prochaine de Jazz Songs, un EP numérique que la chanteuse va prochainement publier sur le label Off Records. Ce serait injuste et stupide de ma part.

    Revenons quelques instants en arrière, si cela ne vous ennuie pas. Au début des années 2000, une petite nouvelle fait son apparition au sein des chœurs de Magma. Une jeune chanteuse dont le nom n’est inconnu d’aucun des fans de la première heure (Himiko est la fille de Bernard Paganotti, l’un des bassistes historiques du groupe) va faire entendre sa voix singulière durant plusieurs années. Jusqu’à son départ en 2008, suivie en cela par son frère Antoine (lui-même chanteur et batteur) et son compagnon pianiste Emmanuel Borghi, qui travaillait aux côtés de Christian Vander depuis une vingtaine d’années. Tous ceux qui apprécient cette musique ont pu aisément noter la différence d’Himiko, caractérisée en particulier par un registre très étendu (la voix grave d’Himiko est du genre envoûtant) et un magnétisme indéniable, mais aussi par une réelle discrétion, pour ne pas parler de timidité. Son départ a créé comme un trou d’air vocal dans cette musique dont le chant reste le premier vecteur.

    Quelques années auparavant, en 1996, on se souvient que Patrick Gauthier – lui-même ancien pianiste de Magma, mais aussi du fascinant Heldon de Richard Pinhas – avait fait appel à elle ainsi qu’à différentes comparses chanteuses estampillées Zeuhl, le temps d’une participation à l’album Le Morse. Une petite signature venait d’être était apposée au bas d’une page de la musique du côté de chez nous.

    Depuis six ans, le nom d’Himiko ne cesse de grandir, mais avec la persistance de cette discrétion qui n’en honore que plus celle qui s’affirme jour après jour comme l’une des voix les plus captivantes de la scène française. J’aimerais ici vous proposer une liste non exhaustive de productions discographiques – publiées au cours de la période 2009-2013 - qui soulignent avec beaucoup d’acuité les qualités de la dame. Faites-moi confiance, écoutez attentivement tous ces disques, vous passerez un bon moment... Parfois, Himiko n’y apparaît que sur un titre ou deux, mais tout le plaisir est là, à chaque fois. Je ne vous en dis pas plus sur ces disques dont les chroniques pour Citizen Jazz parlent d’elles-mêmes (je le dis d’autant plus volontiers que j’en ai écrit cinq sur six !).

    Il y a quelques mois, Himiko était sur la scène du Théâtre de la Manufacture à Nancy, dans le cadre de NJP 2013 : elle se produisait au sein de la formation du guitariste Nguyên Lê, contribuant à la réussite éclatante de la version live des Songs Of Freedom, dont il est question un peu plus haut. J’avais évoqué ce concert dans le cadre de mes chroniques quotidiennes du festival pour le compte de Citizen Jazz

    Le lendemain, elle participait avec le guitariste à une master class auprès des élèves d’un collège de Nancy, avec une fraîcheur désarmante. La grande classe... J'en ai profité pour devenir portraitiste !

    himiko.jpg

    Bonne nouvelle : les projets d’Himiko connaissent depuis quelque temps une activité qui s’apparente, bien plus que le frémissement que nous appelons tous de nos vœux, à une ébullition dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle semble prometteuse.

    Le premier fan d’Himiko – quoi de plus normal ? – c’est Emmanuel Borghi : ce pianiste bourré de talent - dont j’aimerais rappeler ici qu’il a commis en 2012 un disque magnifique en trio, Keys, Strings & Brushes – veille désormais à la destinée du successeur de Slug. Le groupe s’appelle désormais... Himiko (attention : ne pas confondre avec Himiko Paganotti) et se présente sous la forme d’une chouette affaire de famille, puisque le bassiste en est Bernard Paganotti et le batteur Antoine Paganotti. Le poste de guitariste ne comporte pas à l’heure actuelle de « titulaire », mais le disque à venir (fin 2014 ou début 2015), en grande partie enregistré, a reçu le concours d'un certain... Nguyên Lê ! Tout cela sent d’ores et déjà très bon...

    En attendant ce nouveau chapitre, notre couple en musique a voulu donner une inflexion plus spécifiquement jazz au travail d’Himiko. Emmanuel me confiait tout récemment, non sans une pointe d’humour tendre, qu’ayant, je le cite, « une telle chanteuse à la maison », il souhaitait vraiment l’aider à aborder ces rivages qu’elle avait jusqu’à présent encore peu explorés. « Je voulais une belle rencontre avec le jazz ! » Et voici que nous arrive ce qu’on appelle communément un EP (traduisons ces deux lettres par disque court, dans la mesure où ce type de production excède rarement les 30 minutes) simplement intitulé Jazz Songs, dont la publication est annoncée à la fin du mois de mai. Quatre titres, quatre standards : « Never Let Me Go », « My One And Only Love », « You Must Believe In Spring » et « Candy ». Vingt minutes d’une musique intime, un quintet qui met tout son savoir-faire au service de ballades nocturnes, chantées par la voix grave et sensuelle d’Himiko. Celle-ci endosse à merveille le rôle de crooneuse – j’espère qu’elle me pardonnera ce terme qui n’a rien de péjoratif, mais qui signifie tout simplement qu’au-delà de ses amours pour des artistes telles que Shirley Horn ou Abbey Lincoln, on sait qu’Himiko écoute aussi des chanteurs, dont les tonalités lui correspondent mieux. A ses côtés, un quatuor de confiance et, rien d’étonnant à cela, de très bonne compagnie : Emmanuel Borghi bien sûr (piano), Nicolas Rageau (contrebasse), David Prez (saxophone ténor) et Philippe Soirat (batterie). C’est un jazz du soir, de la semi-pénombre et propice aux confidences. Impossible de ne pas tomber instantanément sous le charme d’une musique toute en suggestion, voire en séduction.

    Un bonheur n’arrivant jamais seul, Himiko Paganotti enregistrera dans quelques mois avec la même équipe un autre disque de jazz : un répertoire d’onze titres et cette fois, en toute probabilité, un vrai disque. Autant dire que la fin de l’année sera féconde chez ceux qu’on surnomme les borghinotti, d’autant que madame sera à l’honneur dans d’autres projets qui en disent long sur son talent : au mois de juin, elle participera à une création à la demande d’un très grand monsieur, Michael Mantler, trompettiste et compositeur. Vous pouvez jeter un petit coup d’œil à sa biographie, qui est impressionnante, et vous souvenir que Mantler fut notamment impliqué il y a bien longtemps maintenant dans le fascinant Escalator Over The Hill de Carla Bley... Himiko va aussi travailler en collaboration avec un autre musicien merveilleux, un certain John Greaves, qui fera interpréter ses compositions par un quatuor comptant pour autres membres Sophia Domancich, Simon Goubert et... Bernard Paganotti. On salive d’avance. Même jubilation à l'évocation du trio imaginé par Patrick Gauthier, appelé Odessa, qui fera appel aux voix de Paganotti frère et sœur. Et je ne dis même pas ici qu’il est question pour la chanteuse d’un travail avec le groupe Sixun...

    J’ai été un peu long, je le confesse volontiers, mais il était temps pour moi de saluer une artiste dont je suis avant tout un fan de la première heure. J’avais ici ou là noté quelques idées de textes depuis un bout de temps, certaines sont présentes au cœur de cette note, que la publication prochaine de Jazz Songs m’a incité à partager avec vous sans attendre.

    Encore un peu de patience et rendez-vous chez Off Records pour vous laisser séduire par le chant d’Himiko. 


    PS : un petit coup de scroll sur la page du label vous informera de la publication prochaine d’un disque du quartet d’Emmanuel Borghi, avec Boris Blanchet (saxophone), Blaise Chevallier (contrebasse) et Antoine Paganotti (batterie). Je dis ça comme ça, en passant...


    PS 2 : un petit bonus vidéo avec Slug enregistré en 2012. Vous serez d'accord avec moi : ça ne peut pas faire de mal !


    La Session France Info - Slug "I Wanna Lick... par FranceInfo

  • Emmanuel Borghi Trio - Keys, Strings and Brushes

    ebt_ksb.jpgLes temps sont durs. Comment un tel disque a-t-il pu, à ce jour, ne trouver d’autre canal de diffusion que celui des plateformes de téléchargement, et n’exister que de façon virtuelle sur le label Off alors que sa musique, bien réelle, est chargée d’une aussi profonde inspiration ? Une publication presque confidentielle qui laisse un goût amer, celui d’une forme d’injustice par le silence qu’il s’agit ici de réparer autant que faire se peut.

    Comme une nouvelle page qui se tournerait enfin, celle d’un accomplissement tant artistique qu’humain, Keys, Strings And Brushes est une célébration pacifiée de la musique qui habite Emmanuel Borghi depuis toujours...

    Lire la suite de cette chronique sur Citizen Jazz...

  • Hé, Manu, tu descends ?

    Quand le pianiste Emmanuel Borghi sort du bois…

    Il y a comme ça des journées qui font du bien. Parce qu’on en a besoin, non, vous ne trouvez pas ? L’avenir est gris très sombre, plombé, et beaucoup d’entre nos concitoyens ressentent violemment les effets du piège qui se referme sur nous, selon une logique implacable dont j’aurais du mal à connaître la raison profonde – la cupidité ? la veulerie ? la stupidité ? la connerie humaine ? – mais qui m’a souvent valu de me faire passer pour un hurluberlu dès lors que j’essayais – c’était il y a bien longtemps, à l’aube des années 80 - d’en comprendre la mécanique et que je n’hésitais pas à employer le mot de dictature pour qualifier le régime sous lequel nous vivions et la folie financière qui se répandait comme la peste (une épidémie dont on pourrait approximativement calculer l’âge, qui avoisine la quarantaine). Attention ! Je ne suis pas naïf au point de croire que tout était mieux avant – je laisse cette illusion à d’autres rêveurs enfantins – mais, comment dire ? Je n’ai pas attendu 2008 pour savoir que nous étions mal barrés et que les capitaines à bord auraient mérité d’être balancés à la mer depuis belle lurette, et sans bouée de sauvetage s’il vous plaît. Nous avons atteint aujourd’hui une sorte de premier sommet sur lequel sont perchés aujourd’hui une poignée d’irresponsables bouffis qui nous expliquent maintenant qu’il va falloir que nous sautions dans le vide si nous souhaitons nous en tirer… Messieurs, sautez les premiers, je vous suis…

    Bref, assez de pessimisme… hier donc, mon salon était baigné d’une lumière d’automne absolument irrésistible : de celles qui vous conduisent inéluctablement à vous prélasser dans le fauteuil où vous vous effondrerez en compagnie d’un livre (tiens, un bon vieux Dashiell Hammett, Le Faucon Maltais par exemple) ou d’un disque (50 Words For Snow, le nouveau Kate Bush dont je parlerai bientôt). Un confort éminemment petit bourgeois, j’en conviens volontiers, mais moment privilégié parce que vecteur du nécessaire oubli passager des brutalités extérieures.

    emmanuel borghi,peter gabriel,don't give up,citizen jazzC’est hier également que le pianiste Emmanuel Borghi a partagé sur un réseau social un premier extrait du disque qu’il publiera au début de l’année 2012.

    Alors ça, mes amis, c’est une excellente nouvelle ! Je ne vais pas vous réécrire l’histoire de ce musicien trop rare mais je pourrai la résumer en vous expliquant qu’après une vingtaine d’années passées au service de la musique de Christian Vander, Manu a tourné la page en 2008, embarquant avec lui femme et beau-frère (Himiko et Antoine Paganotti). Depuis, le sieur Borghi nous a donné de ses nouvelles, ne serait-ce qu’en étant partie prenante d’une réjouissante expérience, SLuG, dont j’avais évoqué le premier disque dans les colonnes de Citizen Jazz. On savait aussi qu’un second bébé limace était en gestation, enregistré dans d’excellentes conditions du côté de Radio France. Un disque qui devrait voir le jour assez vite. Miam miam !

    Voici quelque temps déjà, Manu m’avait confié par ailleurs qu’il travaillait sur un disque en solo et en trio. De quoi nous faire saliver, nous qui n’avions jusqu’à présent qu’à nous mettre sous la dent ses Anecdotes parues en 1996 (je crois qu’on peut encore se les procurer chez Musea, allez-y, c’est un chouette disque !). Une éternité en quelque sorte… Je n'oublie pas cependant qu'entre temps, Manu a participé au groupe One Shot, dont la musique crypto-crimso-zeuhl avait de quoi vous bousculer par sa noirceur méthodiquement dosée.

    Et c’est hier qu’il a choisi de livrer à nos oreilles attentives sa reprise de « Don’t Give Up », une magnifique chanson de Peter Gabriel qu’on avait pu découvrir en 1986 sur l’album So et pour lequel le chanteur s’était adjoint les services d'une certaine… Kate Bush, encore elle ! World is so small.

    C’est mon jour de bonté, alors je vous propose une double écoute. D’abord celle de la version originale :

    Et comme je souhaite ne reculer devant aucun sacrifice, je vous en livre les paroles, dont on s’apercevra vite qu’elles pourraient faire écho aux souffrances humaines de nos temps troubles… Il faut toujours comprendre les textes des chansons, c'est un vieux principe intangible, même lorsque ces dernières font, plus tard, l’objet de reprises instrumentales.

    « In this proud land we grew up strong
    We were wanted all along
    I was taught to fight, taught to win
    I never thought I could failed
    No fight left or so it seems
    I am a man whose dreams have all deserted
    I've changed my face, I've changed my name
    But no-one wants you when you lose
    Don't give up
    'cause you have friends
    Don't give up
    You're not beaten yet
    Don't give up
    I know you can make it good
    Though I saw it all around
    Never thought that I could be affected
    Thought that we'd be last to go
    It is so strange the way things turn
    Drove the night toward my home
    The place that I was born, on the lakeside
    As daylight broke, I saw the earth
    The trees had burned down to the ground
    Don't give up
    You still have us
    Don't give up
    We don't need much of anything
    Don't give up
    'cause somewhere there's a place
    Where we belong
    Rest your head
    You worry too much
    It's going to be alright
    When times get rough
    You can fall back on us
    Don't give up
    Please don't give up
    Got to walk out of here
    I can't take any more
    Going to stand on that bridge
    Keep my eyes down below
    Whatever may come
    And whatever may go
    That river's flowing
    That river's flowing
    Moved on to another town
    Tried hard to settle down
    For every job, so many men,
    So many men no-one needs
    Don't give up
    'cause you have friends
    Don't give up
    You're not the only one
    Don't give up
    No reason to be ashamed
    Don't give up
    You still have us
    Don't give up now
    We're proud of who you are
    Don't give up
    You know it's never been easy
    Don't give up
    'cause I believe there's a place
    There's a place where we belong. »

    Voilà, vous avez la matière première bien en tête ; je vous propose maintenant d’écouter les premières minutes de la reprise (la cover comme disent les anglois) d'Emmanuel Borghi et ses complices.

    podcast

    Emmanuel Borghi : piano ; Antoine Paganotti : batterie ; Blaise Chevallier : contrebasse.

    Lumineux, tout simplement. Je n’ai pas envie d’ajouter le moindre commentaire superflu. Voilà qui nous rend impatients d’écouter tout l’album, qu'on pourra se faire glisser sereinement entre les tympans dans quelques semaines, vers le mois de février 2012.

    Et merci à Manu de m’avoir confié la source à partir de laquelle j’ai pu partager cette musique sur mon blog.

  • Cohérent

    one_shot.jpgLa discographie de One Shot – quatre disques enregistrés de 1999 à 2008 – constitue un ensemble parfaitement cohérent qu’il s’agit de découvrir en le considérant pour ce qu’il est : une fusion contemporaine de rock et de jazz aux couleurs souvent sombres dont l’énergie ne s’est jamais démentie au fil des années. Sa formation, inchangée depuis le début, semble le garant d’une belle unité de fond et de forme qui amène le groupe au meilleur niveau, celui d’une virtuosité jamais démonstrative, mise au service d’un propos techniquement irréprochable et artistiquement original. Et si le noyau du quatuor est intimement lié à la galaxie Magma (deux de ses membres font partie de ce dernier, le troisième fut compagnon de route de Christian Vander durant plus de 20 ans ; quant au quatrième, il serait étonnant qu’il ignore quoi que ce soit de la matrice kobaïenne…), on écoutera sa musique pour elle-même, parce qu’une paternité aussi forte risquerait de nous faire oublier qu’elle puise son inspiration à d’autres sources tout aussi puissantes : «Black P» par exemple, qui introduit le nouvel album Dark Shot (composé d’un disque studio et d’un DVD concert et interview), semble ainsi marqué d’une belle griffe crimsonienne, celle de la période Red du groupe de Robert Fripp. De quoi abreuver notre soif d’une musique à consommer sans modération.



    One Shot : Emmanuel Borghi (claviers), Philippe Bussonnet (basse), Daniel Jand’Heur (batterie), James Mac Gaw (guitare).
    Discographie : One Shot (1999), Vendredi 13 (2001), Ewaz Wader (2006), Dark Shot (2008).

    Pour commander le disque, voir le site du Triton