Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

discobole

  • Les belles bulles de Théo Girard

    theo_girard_bulle.jpgIl n’est pas si courant qu’un disque suscite chez vous, d’emblée, de la jubilation. En d’autres mots une joie intense. Dans ces conditions, il faut se réjouir de la parution d’une Bulle enivrante (et pas seulement parce qu’elle pourrait pétiller dans une coupe de champagne) par le quartet du contrebassiste Théo Girard, qui en signe les huit compositions, souvent de format court. Un disque paru sur son propre label Discobole et qui survole de toute sa grâce et son énergie cette rentrée musicale. Bulle est une suite de chansons qui n’auraient pas de paroles, aux mélodies entêtantes qui arboreraient parfois les habits d’un hymne. Et si on se doit à cet égard d’avoir naturellement une pensée pour le travail du grand Charlie Haden, que Théo Girard a beaucoup écouté, c’est un autre contrebassiste qui vient à l’esprit : Henri Texier. On retrouve dans les deux univers le même appétit pour le « chant », la même connivence fiévreuse entre des musiciens qui, aux côtés du leader, forment un groupe compact dont la force de conviction impose le respect. Jusqu’à certains titres eux-mêmes qui pourraient venir en droite ligne d’un album du dit Henri Texier, comme « Fire Alert » en écho à « Water Alert ». Les joutes entre le saxophone alto du jeune Basile Naudet et la trompette d’Antoine Berjeaut sont vives, passionnées, volubiles. Elles contribuent pour beaucoup au sentiment de tournis que provoquent ces 39 minutes de musique sous haute tension. Le drumming de l’Anglais Seb Rochford est alerte et incisif, sa complicité avec le patron fait merveille (« Rototown »). Quant à la contrebasse de Théo Girard, elle est un régal de rondeur et de puissance, d’une force tranquille qui rassure en ce qu’il ne se verra jamais reprocher de « coincer la bulle ». Tout ici est tournoyant, comme un manège (« Roller Coaster », un bel exemple de cousinage avec l’écriture d’Henri Texier), comme un disque qui tourne (« Microsillon »), l'ensemble est mû par un groove persistant (« Endless Groove »). Dédié au regretté Éric Groleau, compagnon de route de Théo Girard avec G!rafe et parti bien trop tôt, Bulle est par ailleurs l’occasion de savourer des ballades aux intonations nostalgiques, comme ces « Grandes dames » dédiées aux deux grands-mères du contrebassiste. Avec une telle addition de forces dans l'unité, Théo Girard donne une suite passionnante à 30YearsFrom publié voici trois ans en trio. On brûle d’impatience à l’idée de découvrir ce répertoire sur scène : il sera explosif, c’est une certitude.

    Musiciens : Théo Girard (contrebasse, compositions), Antoine Berjeaut (trompette et bugle), Basile Naudet (saxophone alto), Seb Rochford (batterie).

    Titres : Champagne !! / Des souvenirs de vous / Rototown / Fire Alert / Grandes dames / Roller Coaster / Endless Groove / Microsillon

    Label : Discobole