Durable
La crise économique aurait-elle des effets bénéfiques ? Certainement pas pour tous ceux qu'elle jette dans le fossé des restructurations et des licenciements et qui viennent s'ajouter à l'interminable cohorte des chômeurs sacrifiés sur l'autel des dividendes. Ceux-là souffrent assez pour manquer du temps nécessaire à une réflexion sur les effets secondaires du tsunami financier. Néanmoins, il est curieux de constater à quel point les discussions ou débats qu'on peut entendre un peu partout ont pour thème une certaine manière de repenser nos pratiques de consommateurs. Parce que les produits de première nécessité sont souvent devenus hors de prix, on réfléchit à une alimentation plus raisonnée, voire plus saine, qui nous éloigne des nourritures industrielles trop grasses, trop sucrées, trop salées et par conséquent néfastes au plan sanitaire. La cuisine familiale redevient pour certains la source de substantielles économies mais aussi d'un mode de vie plus communicatif et écologiquement plus sage. Ailleurs, on évoque l'idée du co-camionnage, pour diminuer le coût du transport des marchandises mais aussi dans le but de limiter la pollution et la consommation de carburant. On entend aussi que bon nombre de nos compatriotes attendent le développement de nouvelles technologies, plus propres, pour changer leur automobile (dont la crise se révèle plus profonde qu'on ne veut bien nous le dire et semble devoir être dissociée des récents événements). L'économie durable pointe le bout de son nez dans les comportements de chacun d'entre nous. Lors d'un autre débat, dont le thème était celui du changement radical du modèle économique planétaire, j'ai aussi retenu ce propos d'un participant qui suggérait de réapprendre les «plaisirs durables», ceux de l'immatériel comme peut l'être la culture par exemple. Le chemin sera très long, mais il n'est pas désagréable de noter ces nouvelles prises de conscience.