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clint eastwood

  • Rédemption

    gran_torino.jpgUne idée m'a traversé l'esprit en sortant du cinéma où je venais de voir Gran Torino, le nouveau film de et avec Clint Eastwood : et si c'était le dernier ? Il y a l'âge du réalisateur, certes, qui entrera bientôt dans sa quatre-vingtième année - mais pourquoi après tout ne vivrait-il pas centenaire ? - non... mon interrogation trouvait en réalité sa source dans le scénario de ce film magnifique. Car ce Walt Kowalski, ancien de la guerre de Corée, vieux réac raciste habitant Detroit dans un quartier où il semble le seul blanc, qui grogne plus qu'il ne parle, irascible buveur d'une bière qu'il stocke dans une glacière qui ne le quitte pas, odieux avec sa famille pas finaude et son jeune curé, «un puceau suréduqué», auquel il confesse que «jamais il ne se confessera» et qui ne communique vraiment qu'avec sa chienne Daisy, est un personnage qui s'apparente à une synthèse vieillie des héros virils que l'acteur interprétait autrefois. Sauf que... Ayant tiré d'un mauvais pas son jeune voisin asiatique (qu'il appelle délicatement face de citron), on le voit, petit à petit, briser la glace et attendrir son vieux cuir séché devant la solidarité et la gentillesse d'une famille épatante. Il y a un drame qui va se nouer, mais aussi de sacrées scènes, étonnamment drôles, comme les échanges avec le prêtre, les réactions du vieux Walt aux obsèques de sa femme devant l'attitude désinvolte de ses petits-enfants ou sa découverte de la vie de famille de ses voisins «qui ne le regardent pas en face». Finalement, notre héros impitoyable va se libérer de la souffrance qui le hante depuis ses lointaines années de guerre en sortant ses jeunes voisins des griffes sanglantes d'une bande de voyous violents. En payant le prix fort, celui de la rédemption finale. Comme si le réalisateur lui-même nous adressait un ultime salut, la boucle étant bouclée. C'est magistral, tout simplement.