Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

canto negro

  • Nord-Sud

    cover.jpgDans ma précédente note, j'ai évoqué parmi les vingt disques que j'avais sélectionnés* pour l'année 2010 un album à paraître... à la fin du mois de février 2011 chez Label Bleu, le très beau Canto Negro du Nord-Sud Quintet du contrebassiste Henri Texier, ce grand monsieur qui me fait l'honneur d'être devenu un ami. En deux ou trois lignes, je laissais entendre qu'il s'agissait, une fois encore, d'un disque magnifique (et ce n'est pas là une flatterie de ma part, mais juste le constat de cette bienfaisante chair de poule qui vous gagne très vite à l'écoute de sa musique), dont je parlerai dans quelque temps, au moment de sa sortie, sur Citizen Jazz. Entre temps, il me faudra avoir entrepris l'ascension d'un redoutable sommet, celui que constitue aujourd'hui la pile de disques qui me restent à chroniquer. Mais nous sommes au début du mois de janvier, c'est le temps des résolutions, les miennes sont bonnes et ce travail d'écriture constitue ma priorité. C'est dit...

    Je pense qu'Henri Texier ne m'en voudra pas de citer un extrait du message qu'il m'a envoyé après la parution de ma sélection. Il tenait à me remercier pour cette "pré-chronique", faisant par ailleurs état de ses interrogations, en cette période si difficile pour les artistes.  "C'est vrai que je suis connu, mais il faut toujours défendre son univers et franchement ce n'est pas facile... Je serais très heureux que cette nouvelle facette du Nord-Sud puisse exister...".

    Voilà qui me paraît justifier, plus que jamais, le combat que nous devons tous mener, chacun à la mesure de ses moyens, afin de résister à l'utilitarisme au quotidien qui semble devenu la règle de conduite de nos sociétés, pour le profit d'une minorité cynique et inconséquente, écrasant de tout le poids de sa stupidité financière des peuples entiers, victimes d'une dictature perverse et non assumée. A nous, en effet, de défendre tous ces Nord-Sud, ces magiciens funambules qui, par leur expression, cherchent à nous élever, à nous maintenir dans un état de vigilance dont on sent bien qu'il devient désormais, plus qu'un nécessité, un réflexe de survie.

    Alors oui, mon cher Henri, mais aussi vous tous qui avez décidé d'emprunter ces chemins de traverse si chaotiques de l'art, nous sommes là, avec nos petites mains, avec nos voix parfois à peine audibles, à vos côtés pour vous encourager et vous faire savoir que vous existez et que nous avons impérativement besoin de vos élans créatifs.

    Car plutôt que de s'enfoncer dans une stérile morosité, il est bon aussi de retrousser ses manches et de savoir dire non. Un non qui veut dire oui à la défense de l'intelligence !

    * Il va sans dire qu'aussitôt ce texte publié, ma petite liste s'est avérée bien partielle car bon nombre de disques me sont revenus à l'esprit...